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"We don't get to choose our time.
Death is what gives life meaning,
to know our days are numbered,
your time is short."

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((sifflements enfantins)) L’aube se lève, un nouveau jour. Le parfum de l’iode est familier, agréable, et rassurant. L’enfant que je suis n’aime pas regarder le jour se lever. Il préfère l’obscurité de sa chambre, créature associable qui à cinq ans refuse de parler trop longtemps. Dans mon monde, je m’isole. Mais cela n’inquiète personne dans la demeure, tel un prophète en son pays, mon père me considère comme le digne héritier de Morgane - comme lui, comme mon frère. Jusqu’ici quelques mots, mais rapidement les sifflements sont devenus ma façon de m’exprimer. Ignoble enfant diront certain, enfant prodige pour les miens. Les rares fois où je sortais, je m'aventurerais dans les champs aux alentours, cherchant un vent de liberté dont j’avais toujours eu besoin. Si jamais l’obscurité, l’enfermement ne me plaisait guère. L’espace, la vue de la mer à perte de vue, les champs verdoyants fouettés par les vents - j’aimais cela. Il n’y a aucun endroit comme la maison, c’est encore le cas. L’enfant déambule dans les hautes herbes, dans la hâte d’arriver sur le bord de la falaise pour contempler cet océan de vagues et de roulis, il chute. Je chute lourdement, les pieds se prenant une pierre. « Aïe. » sifflais-je. Les mains ayant retenues ma chute, elles sont douloureuses, et piquent. A genoux, je peux me libérer de leur appui pour voir mes paumes en sang. La vue du sang ne me rassurait guère.  L’enfant que je suis se mets à pleurer. « Mère ?!  » Appelais-je au secours. Elle ne me répondrait pas, trop loin, occupée à materné mon frère plus âgé. Je parlais à peine, et dans la hâte et la peur de la chute, je sifflais. Avec des efforts, je peux parler, mais ainsi, j’en suis incapable. Les larmes roulent sur mes joues opalines. Les boucles brunes sont bercées par le vent que jamais ne cesse son ballet.  « Le petit humain parle ?  » Entendis-je. Figé, je comprends que ce n’est pas un être humain qui me parle, quand sortant des hautes herbes, une vipère me fixe sifflant.   « Le petit humain parle comme moi ?  » J’avais le sentiment d’être comme Morgane elle même, mais jusqu’à être confronté à l’une de ces créatures, je n’avais pas encore le sentiment d’en être certain. « Tu comprends ce que je dis ?  » La créature hoche la tête. On me comprend, à part mon aîné avec qui je conversais pas sifflements audibles d’après notre mère, pour la première fois. Un sourire sur mes lèvres le tend alors ma main vers la créature rampantes. Aucune hostilité de sa part, elle chatouille ma mais de sa langue fourchue.  « Tu veux être mon ami ?  » Un sifflement de suspicion. « Ami ?    » Questionne méfiante la vipère. « Amis, ça veut dire quelqu’un qu’on apprécie pour passer du temps… je crois.    » Je ne maîtrisais pas le sujet, je n’avais pas d’amis, juste de la famille. « Ami alors.    » « Ami.    » Dis-je à deux doigts de caresser la peau de l’animal de sang froid. Mais, celui-ci est projeté plus loin, un sort. Relevé du sol par un main qui agrippe mon épaule, me tire vers le haut. La main maternelle protectrice me ramène contre elle. Agacé par un tel comportement envers “mon ami”, je proteste en m’éloignant d’elle.  « Par Merlin qu’as-tu en tête Perceval ? » L'inquiétude de la mère n’apaise pas ma colère. « Tu as blessé mon ami, je te déteste !  » Dis-je dans un langage impeccable, légèrement sifflant à cause de la colère.

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((promesses adolescentes))  Je retiens les promesses d’une enfant étrange, mais divine. Si l’on se perd en grandissant, j’ai le souvenir persistant de ses cheveux roux tressés lorsque nous n’étions que des enfants, de dos, je déposais des fleurs dans ses cheveux, attention d’un jeune homme à une demoiselle innocente. Rien ne retient la rancoeur et la colère qui me dévore à chaque fois qu’elle m’éconduit, encore et encore. Inlassable, chaque échec m’en apprend plus sur elle. Ce jour là n’était pas un de ces jours sans. C’était un de ces jours où nous ne nous étions pris le bec depuis quelques heures déjà. La beauté n’avait d’égal chez elle qu’une force de caractère, l’arrogance royale d’une sorcière différente. Qui peut se complaire dans l’insupportable normalité ? Pas moi. Allongé dans les herbes hautes, l’été battait son plein, gratifiant nos côtés d’un climat tempéré. L’occasion de passer les quelques heures que nous avions devant nous à l’air libre, à profiter l’un de l’autre.  Assis l’un à côté de l’autre, proximité non gênante d’une relation qui dure malgré tout. Impétuosité - secret de la longévité. Nous mains entrelacées. La chaleur de sa peau contre la mienne - j’attends, sagement à en perdre la raison. Délicatement j’écarte la tresse de côté, noblement tressée du roux incandescent qui est sien, dévoilant le cou à la courbure indécente. Je peux percevoir le sursaut de la belle quand mes lèvres effleurent sa peau si délicate. « Perceval... » commence-t-elle, telle une remontrance de plus. Cessant mon baiser, je viens placer mon index sur ses lèvres, un chut muet, un souffle.  Délaissant ses lèvres de mon index, mes mains glisse dans ses cheveux, défaisant une mèche qui se fait alors rebelle. Penché vers elle nos lèvres se rejoignent dans une valse impatiente. Finalement, le baiser devient une étreinte  fiévreuse, à la lueur d’un soleil battant. Sous mon poids la voilà qui abdique et se laisse tomber dans les herbes hautes sans jamais que nos lèvres ne se séparent. L’impatience réelle de nos étreintes finira par avoir raison de moi. La chevelure délaissé pour ses courbes biens différentes. L’alchimie de nos êtres,  je reviens à sa nuque qui se dévoile quand elle repousse sa tête en arrière, sujette elle aussi au supplice de nos amours. Je franchis un point de non retour où je perds pied. Vite rappelé à l’ordre,  « Perceval. » Plus ferme cette fois-ci. Que j’ignore allégrement, emporté par l’instant. Persuadé que c'était ce dont elle voulait, après tout ce temps.  « Perceval arrête. »  Cette fois, elle me repousse encore, se dégageant de mon corps, laissant nos étreintes avec ce perpétuel sentiment d’inachevé. Colère, incompréhension, que craignait-elle, que je ne l’épouse après ? La voilà qui reprend sa position assise dans l’herbe, les jambes ramenées contre sa poitrine, fermée encore. Accoudé à même le sol, je lève les yeux ciel priant Morgane pour qu’elle m’accorde une faveur et qu’elle la laisse céder à mes attentes. Désinvolte, je reprends place aussi, m’en allant quérir sa main mais elle me repousse. « Allons douce princesse, que crains-tu ?  »  Dis-je essayant de caresser sa joue avec le revers de ma main. Elle évite, furieuse. Moi, je bouillonne. « Tu le sais très bien, je refuse. » J’abdique, appuyé sur mes mains, basculant la tête en arrière, les eux clos, préférant me calmer avant de faire n’importe quoi.  « Tu sais que je le ferais, les promesses du passé n’ont donc aucune valeur pour toi ?  » Arrogant, je ne la regarde même pas en disant cela. Mais j’ouvre les yeux en l’entendant rire nerveusement. Je lisais en elle comme dans un livre ouvert, quelque chose de nerveux pour sûr. « Crois bien qu'aucune te nos promesses ne trouverait grâce aux yeux de mon père. » C’était donc lui le problème. Je ne soupçonnais pas l’étendue de l’emprise funeste de l’homme géniteur sur mon aimée. Mais j’élude, je fais passer son père en second plan. Elle cèdera, elle en a autant envie que moi. «  C’est faux princesse, ce n’est pas ce que tu crains. » Un sourire machiavélique sur mes lèvres, et je me redresse pour revenir à sa hauteur plongeant mon regard dans le sien,  « Tu crains la douleur de la première étreinte, pourtant la douleur devient passionnante, enivrante.  » Tu vas pour l’embrasser encore, persuadé d’avoir réussi à lui faire rendre les armes. Pauvre fou que tu es, elle se lève soudainement, lissant les plis de sa robe virginale. Te regardant de haut, ton regard de chien battu levé vers le haut.  « J’ai dis non. » Ferme, puis, sans un autre mot, elle tourne les talons. Le sourire aux lèvres je la regarde s’éloigner vers la maison, démarche magistrale. Princesse ou poupée, le choix était fait pour moi. C’est ce sourire empli de sous entendu douteux que je me laisse tomber dans les herbes, elle reviendrait à moi, je pouvais en être sûr. Chaque fois un peu plus loin, un jour elle rendrait les âmes, séduite par nos promesses adolescentes.

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((errances accomplies)) Les pertes et les fracas de mon existence. Père était parti, trop tôt, accident de balais. Banal pour un homme sans ambition. Combien de fois la mienne fut-elle sujet à des débats houleux. Jamais je ne pourrais regretter de l’homme, heureux d’être ambitieux, cela me porte et m’élève. Nourrit pas l'héritage de mon nom, j'aspire toujours à plus.  Ce n’est jamais assez pour Perceval LeFay. Je l’avais aussi perdu elle, indomptable Pimprenelle, aussi piquante qu’une rose. Perdue un temps, elle avait mis fin à notre “nous” quand sa mère était morte. Avais-je quitté cette princesse à la mort de mon père ? Non, je ne suis pas de ceux qui baissent les bras au premier obstacle. Lâche, faible, et différente, elle nous avait quitté. Nous, eux, et les autres. Mais nous. Orphelin d’elle. Nous, ce nous qui nous étions côtoyé pendant des années sans s'accorder plus d'attention que cela. Du respect, mais rien de plus. Elle était notre lien, Pimprenelle, l'aimée et la meilleure amie. Sans explication, sans savoir ce qui se passait dans son énigmatique tête de linotte infernale. Je l'ai rencontré, elle. Une rencontre réelle, une colère commune. Il ne m'avait pas fallu attendre bien longtemps pour que je me perdre dans les yeux noisettes, et la louve. Entre monstres n'étions pas censés nous comprendre d'avantage ? Nous avions chacun notre langage, mais nous arrivions à parler la même langue, plus d'une fois. D’abord physique et nourri par la colère, nous étions des amants. Serait-ce mal que de confesser que je la connais par coeur, louve indépendante et fière. Je me suis attaché, oui, plus que de raison d’ailleurs. Elle n’est pas pour moi dira-t-on, infertile et monstrueuse. C’est là son seul défaut à mes yeux : ne pas pouvoir me donner d’enfant. Une alternative improbable dans le monde où la dynastie se construit au plus tôt. Je n’étais pas l’héritier de la famille, mais je ne pouvais pas faire n’importe quoi. Je restais fixé sur l’objectif d’une vie, épouser une femme qui me donnerait des enfants. Notre histoire était faite de non dit, de zone d’ombre, et de promesses tacites. Les sentiments je me refusais d’en avoir, le coeur déjà brisé par la rousse infernale qui nous avait servi d’amie. Nous nous cachions, profitions de ne pas avoir mon oncle à Paris pour nous voir chez moi, parfois ailleurs, jamais bien longtemps, toujours sur la brèche. Une urgence constante qui nous trahit aux yeux de l’innocente Bénédicte, qui nourrit comme une colère que nous ne connaissons trop bien veut tout dire. Pourquoi l’ingénue veut-elle briser notre entente ? Je refuse, on ne peut savoir la vérité. Une honte, un renoncement à l’avenir que j’envisage. Pas prêt à sacrifier sa vie pour une femme. Ca me dérange, ça me fascine, les émotions, les sentiments. Ca ne m’est pas habituel. Je pourrais m’enivrer des charmes qu’elle m’offre à en perdre la raison, je le sais. Incapable de céder à ses demandes, de l’aimer, ou de la chérir. Qui voudrait n’être qu’un homme quand on pourrait être tellement être plus ?

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Chronologie rapide a écrit:

1906 : Naissance de Perceval. Enfant sifflant - futur fourchelangue.
1908 : Naissance de Mazarine.
1911 : Première rencontre avec une vipère, son don se dévoile, et il commence à parler comme n’importe quel enfant de son âge toujours dans son monde.
1912 : Première rencontre avec Pimprenelle & Sébastien les cousins de Mazarine. Rencontre avec Roland, le demi-frère de Pimprenelle.
1914 : Oncle Arthur part à la Guerre (WWI).
Septembre 1917 : Perceval entre à BB.
1918 : Pimprenelle entre à BB. Rencontre avec Marianne, Félix, Basile & Bénédicte.
Septembre 1919 : Mazarine entre à BB.
1919 : Arthur quitte le sénat après avoir formé Gwenël pendant une année.
1923 : Début de relation avec Pimprenelle.
1924 : Fin de BB. Il entre auprès de son oncle comme Assistant au Sénat.
1925 : Mort du Père de Perceval, Yann,  chute de balais accidentelle.
Mars 1927 : Mort de Perle et de tante Adélaïde. Mort de la mère de Pimprenelle. Accident de Pimprenelle.
Juin 1927 : Rupture avec Pimprenelle
Fin 1927: Début de la relation avec Giselda.
Juin 1930: Retour de Pimprenelle.
Août 1930: Mort de Bénédicte De Morangiès, Perceval s’en réjouit presque.
Octobre 1930 : Fiançailles de Pimprenelle avec le frère de Giselda, ses plans tombent à l’eau. Jalousie possessive qui refait surface.

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"'Cause I've done some things that I can't speak
And I tried to wash you away, but you just won't leave
So won't you take a breath and dive in deep?
'Cause I came here so you'd come for me"

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