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✧ Je plie sous le poids de cette moitié de femme qu'il veut que je sois. (DRIZENELLE) ✧
par Pimprenelle Chastel, le Dim 3 Nov - 17:04

Pimprenelle Chastel

Message : 318
Arrivé en France : 23/08/2019
Nature du sang : Le sang de la demoiselle est pur, c'est d'après son père sa seule valeur. Une monnaie d'échange qu'il compte employé un jour où l'autre.

Statut Matrimonial : Enchaînée à un nouveau bourreau. Princesse prisonnière d'une vie qui lui échappe. Epouse fragile, on lui a rapidement passé la bague au doigt, ou bien la corde au cou vous dira-t-elle.

Âge : Vingt-trois printemps, le temps passe, et fait tourner la roue de la vie, celle-ci s'emballe et rien ne peut l'arrêter, sa jeunesse va se faner, comme les souvenirs de sa jeunesse.

Occupation : Réduite au statut de secrétaire, elle pourrait faire tellement plus sans le dicta du patriarcat.

La particularité Magique : Pratiquante de la magie sans baguette depuis quelques années déjà.

Camp : Gellert Grindelwald la fascine, comme le reste de famill.

une soif de pouvoir & de chaos
une soif de pouvoir & de chaos
Pimprenelle Chastel
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Je plie sous le poids
De cette moitié de femme Qu'il veut que je sois
(( octobre 1930))Chaque jour qui passe, la princesse à l’impression de se rapprocher d’un échafaud. Un préparatif est le pas en avant qu’elle redoute. Entraînée par le tourbillon infernal, elle n’a d’autre choix que de suivre. Le monde l’avait prise malgré son avis, elle qui se serait passé d’épouser qui que ce soit, ne s’épanouissant qu’à travers la pratique de la magie, n’ayant jamais eu d’autre loisir attrayant et passionnant sous ce toit. Les questions qu’on daignait lui poser trouvaient une réponse, une couleur, une fleur, un motif, un parfum, elle n’était bonne qu’à cela. Femme des années trentes, on lui demandait l’esthétique d’une union sans lui accorder le bénéfice d’un avis sur la question du mariage en lui-même. Elle l’avait vu deux fois depuis l’annonce, c’était bien assez, c’était déjà trop pour elle. Une ‘rencontre’, et une seconde où la bague avait été déposée sur le comptoir du cabinet de curiosité, sans cérémonie.  Le goût ne faisait pas défaut à la bête en matière de bijou, elle s’en voulait de la trouver belle, et à son goût. Mais ça ne changeait rien se disait-elle. Elle ne l’aimait pas, elle le détestait.Rancunière poupée sans pouvoir de changer les choses. Subir, encore et encore.  Des semaines qu’on lui avait annoncé la nouvelle. Le monde magique était au courant, et la pression se faisait de plus en plus forte sur ses épaules. Pression intense d’un monde qui jugeait la sorcière pour ce choix parfois - comme s’il s’agissait du sien.

L’enfant devenait femme, un peu plus à chaque pas qu’elle faisait. Elle s’échappait un peu de ce sacerdoce qui était le sien en préparant les trois nuits de Samain, ces derniers instants de liberté avant le grand saut. Trois nuits de liberté avant… avant. C’était le après le mariage qui la terrifiait tant. Le déroulement serait convenable, elle avait réussi à obtenir de son futur époux la présence de son frère Roland au détriment de son comportement à elle. La première concession d’un mariage fait toujours sens. Elle devrait être sage, et ne pas être trop dégoûtée. Bien sûr qu’elle devrait prendre sur elle. Mais elle n’était pas si seule face à cela. Elle avait ses amies, Marianne, Mazarine, même Gisèle. Giselda prenait le camp de son frère, elle n’en attendait pas moins d’elle. Le sang était quelque chose de sacré, ça devait être plus fort encore quand on faisait parti d’une meute. Mais, elle avait quelqu’un sur qui compter dans ces murs. Assise sur le lit dans sa chambre, Méphistophélès lové contre elle, apaisant ses instants de doute par un ronronnement efficace. Elle attend que la porte d’entrée se close derrière son père pour lui laisser le champ libre. Enfant c’était pour aller retrouver son frère et jouer avec lui. Mais, elle avait besoin d’autre chose cette fois-ci. Elle avait une conversation à reprendre avec Drizella. L’infernale poupée avait eu le temps d’y songer, et elle ne pourrait fuir éternellement. Le mariage est une union, et implique bien au delà du changement de nom, de famille, et d’un engagement sur la durée.

Ses doigts se perdent dans l’épais pelage de la bête qui ronronne pour l’écarter afin qu’elle puisse se lever. Cornant la page de son livre d’un sort lancé du bout de ses doigts. La sorcière se lève, lissant les pans de sa robe de velours émeraude, dont l’encolure ronde lui dégageait le dos de façon élégante descendant jusqu’à ses chevilles. La couleur sied parfaitement à ses boucles rousses indisciplinées - comme elle - qui s’échappent d’un chignon un peu décoiffé. D’un sort informulé, sans baguette, elle recoiffe une mèche un peu rebelle à son goût fixant soudainement sa main parée d’une bague auquelle elle ne se fait pas. Soupire, elle sort de la sa chambre, faisant claquer ses talons sur le sol de marbre blanc et noir, dans le silence morne de la demeure aux monstres. L’un de ses monstres venait de sortir, celui qu’elle espérait ne pas croiser, sachant très bien que s’il n’était pas dans ces murs, elle se sentirait plus libre de parler, mais encore incertaine d’arriver à poser ce qui la tracassait réellement. Moins de deux semaines la séparait de son départ, et elle n’aurait jamais cru aimer cette demeure, du moins, elle la détestait moins que la suivante. Ses pas la conduisent au salon, peuplé de la seule verdure de la maison sans doute. Elle y trouve Drizella installée à la place de son père, livre sur les genoux, sans doute Raja n’était pas bien loin, a en juger par Méphistophélès qui la suivait de près dont le poil s’était hérissé en passant la porte.

Madame.’ Dit-elle en signe de salutation polie. Pimprenelle était irrévérencieuse avec bien des gens, mais Drizella avait su gagner son respect en lui apportant une aide qu’elle n’aurait jamais attendue de sa part. Le madame était poli, et chaleureux, enfin aussi chaleureux que pouvait l’être la sorcière.  La rousse pré d’émeraude, d’un poids à son doigt et sur le coeur s’installe à la place qui est sienne, sur le canapé voisin. A peine assise le chat vient se lover sur ses genoux, comme sentant qu’elle avait besoin de lui, fixant la belle-mère de son perçant regard jaune. ‘Puis-je…’ Elle avait envie de poser des questions, mais n’avait aucune idée de comment y parvenir. La dernière fois, elle était partie gênée à l’extrême sur de questions qu’on n’avait jamais évoqué avec elle. ‘Puis-je vous importunez madame ?’ Elle déglutit, grimaçant un peu quand le chat entreprend de patasser ses cuisses, pas que cela soit douloureux, parce que la douleur lui était étrangère, mais plus parce que c’était dérangeant. ‘Mais, je voudrais avant tout m’excuser pour mon comportement de l’autre jour dans les cuisines.’ Pimprenelle qui s’excuse, c’était un jour à marquer dans le marbre. Elle n’arrivait pas forcément à regarder Drizella directement gênée encore, on ne change pas vingt trois années de pudeur et d’interdit de la sorte.

Pimprenelle parle en 843d36
✧ Re: Je plie sous le poids de cette moitié de femme qu'il veut que je sois. (DRIZENELLE) ✧
par Drizella Deveraux, le Dim 3 Nov - 19:11

Drizella Deveraux

Message : 67
Arrivé en France : 04/10/2019
Nature du sang : (Sang pur) immaculée progéniture.

Statut Matrimonial : (Mariée le 09.09) à Aurèle Deveraux, alliance qui fait murmurer par la différence d'âge autant que par le choix de l'épouse.

Âge : (26 années) benjamine d'une fratrie décimée, jeunesse des traits.

Occupation : (Briseuse de sorts indépendante) pour quiconque est assez bien informé et possède quelque chose à offrir.

La particularité Magique : (Fourchelangue) fait fuir les intolérants, intrigue les intrépides.

Camp : (Aube rouge) carmin de vérités.

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Drizella Deveraux
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Le poids d'une moitié de femme.


Tranquille silence. Elle n’aime pas toute cette agitation, elle n’aime pas les ennuyeuses discussions qu’impliquent un mariage, elle n’aime pas être décortiquée des yeux comme une bête curieuse. Elle n’a mordu qu’une fois, la vipère, elle n’a planté les crochets dans les conventions qu’à l’instant où c’est allé trop loin à son goût, où on a voulu supposer des relations qu’auraient les époux. Les conventions, elle ne les aime pas mais s’il y’en a, toute cette noblesse qui se targue de les respecter ne devrait pas en dévier de murmures indécents. Les mères peuvent, lui a-t-on dit. Les mères doivent parler de ces choses là. Elle n’a pas eu l’air vexée mais depuis, on n’a plus croisé Drizella aux après-midi impliquant des discussions savantes sur un mariage précoce. Elle n’a jamais eu besoin de bouger pour signifier le fond de sa pensée. La société ne l’aime pas, c’est d’une implacable réciprocité. Dans la demeure Deveraux, la dame blanche semble trouver une place. Elle n’a plus l’air invisible, elle n’a plus l’air de chercher à disparaître, le médecin ne parvient plus à imposer ses mots, des remèdes que l’épouse se refusait à prendre quoiqu’il en soit.

Son frère passe toujours tous les matins et jamais elle n’apparaît, jamais elle ne consent à le voir, jamais elle n’accepte une discussion - elle sent bien qu’il est en colère et c’est là un sentiment qu’elle ne sait pas gérer. On la voit passer parfois à une fenêtre, on peut l’apercevoir observer le ciel ou la lune et elle se promène entre les étrangetés des lieux comme dans un fabuleux musée. Quelque chose a changé entre elle et Aurèle, quelque chose s’est modifié sans pour autant qu’un seul éclat de voix emporté ne traverse les couloirs. « Madame. » Le regard d’ambre se lève du livre ancien qui semblait accaparer toute son attention pour se poser sur Pimprenelle, sans qu’un mot ne suive, elle attend que sa belle-fille se sente capable de poursuivre. « Puis-je vous importunez madame ? » « Il faudrait mettre la barre très haut pour m’importuner plus que la haute société ces temps-ci. » La haute société comme si elle s’en excluait. Elle avait découvert la veille que son père avait tenu à lui transmettre les terres et le titre qui serait revenu à son aînée, elle avait enfin ouvert les documents qu’il lui avait laissé. Deveraux était devenu son nom mais Saint-Germain ne se décrocherait jamais de son héritage. Les Comtes étaient précautionneux avec leur ancestral patrimoine. Drizella priait secrètement que son frère fasse un nombre d’enfants conséquent lui permettant de se dissocier des nobliaux gestionnaires de grands domaines. La Comtesse était sa mère, elle ne pouvait le voir autrement. Cela aurait dû être Evelyne. Evelyne et Lazare, dignes enfants. Un seul rescapé.

« Mais, je voudrais avant tout m’excuser pour mon comportement de l’autre jour dans les cuisines. » Froncement de sourcils signant son incompréhension. « Il n’y’a à s’excuser de rien. Sinon j’imagine que je dois à votre père plusieurs semaines d’excuses pour être partie en courant dans des circonstances similaires. » Plus gênantes encore avec le médicomage cherchant des réponses l’heure suivante. « Je serais bien curieuse de savoir pourquoi vous avez un médecin personnel si présent, d’ailleurs. » Probablement parce que le maître des lieux est veux par deux fois, suppose-t-elle. « Vous n’êtes pas obligée d’être si formelle, vous savez ? Nous n’avons que trois années d’écart, si je ne me trompe pas. » Elle n’a pas bien retenu l’âge de toute la lignée, ils sont plus nombreux que les Saint-Germain, un casse-tête social plus que mathématique à dire vrai.

Drizella croise une jambe, défroisse le pli de la robe blanche dont le décolleté se trouve devant, contrairement à ce que l’on attend de la dernière mode. Elle s’en fiche, de ce que disent les mondaines, elle ne porte que ce qui lui plaît, semble mieux l’assumer. Le livre est posé sur la table basse, dévoile par la même qu’il traite d’archéomagie. « Si vous avez toujours la fiole, vous n’avez pas à avoir peur. » Parole indiquant qu’elle sait bien ce qui amène la future mariée vers elle.     

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✧ Re: Je plie sous le poids de cette moitié de femme qu'il veut que je sois. (DRIZENELLE) ✧
par Pimprenelle Chastel, le Lun 4 Nov - 21:50

Pimprenelle Chastel

Message : 318
Arrivé en France : 23/08/2019
Nature du sang : Le sang de la demoiselle est pur, c'est d'après son père sa seule valeur. Une monnaie d'échange qu'il compte employé un jour où l'autre.

Statut Matrimonial : Enchaînée à un nouveau bourreau. Princesse prisonnière d'une vie qui lui échappe. Epouse fragile, on lui a rapidement passé la bague au doigt, ou bien la corde au cou vous dira-t-elle.

Âge : Vingt-trois printemps, le temps passe, et fait tourner la roue de la vie, celle-ci s'emballe et rien ne peut l'arrêter, sa jeunesse va se faner, comme les souvenirs de sa jeunesse.

Occupation : Réduite au statut de secrétaire, elle pourrait faire tellement plus sans le dicta du patriarcat.

La particularité Magique : Pratiquante de la magie sans baguette depuis quelques années déjà.

Camp : Gellert Grindelwald la fascine, comme le reste de famill.

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Pimprenelle Chastel
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Je plie sous le poids
De cette moitié de femme Qu'il veut que je sois
(( octobre 1930)) Une part d’elle se sent encore humiliée de devoir demander ce genre de chose. Sa mère eusse-t-elle été de ce monde, Pimprenelle n’aurait pu évoquer ses choses là avec elle, elle le savait. Louise était pudique, et imposait une conduite à sa fille - elle n’aurait pas transiger sur la non-évocation de ces choses là, approuvant sans doute la démarche punitive de ce père qui l’envoyait se marier sans avoir la moindre clef pour s’en sortir.  Humiliée de devoir importuner Drizella qui faisait déjà preuve de tant de considération et de gentillesse à son égard, plus que son père n’en avait eu pour elle durant la totalité de son existence. Bien qu’elle l’ait choisi volontairement Pimprenelle restait persuadée qu’il ne la méritait pas. 'Il faudrait mettre la barre très haut pour m’importuner plus que la haute société ces temps-ci.' Elle esquisse un sourire Pimprenelle, ne sachant que trop bien où elle voulait en venir. Une femme titrée sous ce toit comprenait tout aussi bien qu’elle les tenants et les aboutissant de ce monde. ‘Cette haute société qui m’impute le choix de mon époux comme s’il en était de mon ressort. Comme je vous comprends.’ Dit-elle  ironiquement. Sébastien son cousin lui en tenait rigueur, prince capricieux qu’il était. Comme si Pimprenelle avait eu le choix de son époux. Elle n’avait jamais été libre, et quand elle avait cru être libre de choisir, son père avait puni sa prise de liberté, enfonçant le clou en la faisait devenir l’esclave d’une bête. Ou bien la ‘putain’ d’une bête comme l’avait spécifié Perceval sans délicatesse.

Drizella ne semble pas comprendre ses excuses ? Ou bien peut être où voulait en venir la princesse ? 'Il n’y’a à s’excuser de rien. Sinon j’imagine que je dois à votre père plusieurs semaines d’excuses pour être partie en courant dans des circonstances similaires.' Elle voyait donc où elle voulait en venir, et elle n’était pas certaine de vouloir en savoir autant. Les ‘circonstances similaires’ avec son père mettaient la demoiselle encore plus en position de gêne. 'Je serais bien curieuse de savoir pourquoi vous avez un médecin personnel si présent, d’ailleurs.' Pimprenelle plaidait coupable pour le médicomage personnel. C’était en partie parce qu’elle était insensible à la douleur à cause d’un sortilège que celui ci était affilié à la famille; Elle subissait des examens réguliers de sa part pour s’assurer qu’elle ne souffre d’aucun mal qu’elle ne pouvait ressentir. Elle avait appris à vivre avec, malheureusement. Mais elle était incertaine de pouvoir l’évoquer avec elle, ce sort qui avait pris sa mère et changer Pimprenelle en un insensible bout de chiffon n’était qu’un fait connu de son père, de Lucien et d’elle-même. 'Vous n’êtes pas obligée d’être si formelle, vous savez ? Nous n’avons que trois années d’écart, si je ne me trompe pas. ' C’était vrai, mais on lui avait appris à l’être, Formelle. Et si elle ne lui donnait pas le respect qu’elle méritait son père serait capable de la punir encore pour cela. Elle esquisse un sourire, et lâche simplement, ‘Bien Drizella.’ Plus chaleureux qu’un Madame, mais elle maintiendra le vouvoiement.

Elle est installée, ne sachant quoi dire. Poupée bercée par le ronronnement de la bête sur ses genoux qui toise un peu Drizella. Elle jette un œil au livre posée à côté d’elle, sur l’archéomagie. Elle la trouvait si élégante, si gracieuse. Elle comprenait ce que son père pouvait lui trouver, il avait du goût, elle avait toujours pu en témoigner. Mais, les monstres ont du goût, c’est un fait. Elle jette un regard à sa bague à cette idée. Ce loup avait du goût, fichtre. 'Si vous avez toujours la fiole, vous n’avez pas à avoir peur.' Elle n’est pas livide, elle est pivoine encore. Une couleur qui jure bien trop avec ses cheveux roux et son teint habituellement blafard de nature.  ‘Je l’ai toujours.’ dit-elle en déglutissant difficilement. C’était facile d’en parler, de dire qu’avec la fiole elle pourrait avoir sa tranquillité. Mais Pimprenelle n’était ni cuisinière, ni apte à glisser un quelconque calmement dans un verre. ‘En théorie vous m’offrez du répit, en pratique je doute de la simplicité de la manœuvre en toute franchise.’  Elle était franche. Elle osait à peine lever les yeux vers elle, se sentant tellement mal à l’idée d’en parler. Elle avait tout le poids de cette éducation traditionnelle. Roland, en tant qu’homme avait bien su s’en détacher, menant une vie dissolue qui semblait lui convenir. Vie dissolue que la poupée jugeait sévèrement.  Elle triture le pant de sa robe. ‘Je …’ Bon sang, comment était-ce possible de ne pas parvenir à dire les choses. ‘J’ai peur de ce qui peut se passer si je n’arrive pas à lui faire boire le contenu, de… la tournure des choses.’ Des choses, façon polie et correcte d’évoquer un devoir marital. Elle avait eu un aperçu de la violence de son futur époux, une fois. Plaqué, et étranglée contre un mur quand il lui avait dit qu’un jour elle mériterait ce qui lui arriverait. Ce genre de chose vous marquent, terriblement. Elle n’avait pas peur d’avoir mal, car même le larynx oppressé, elle n’avait pas gesticuler outre mesure. Mais, elle avait peur, la peur viscérale qu’elle n’arrive à expliquer. ‘Je ne vous demande pas de me répondre Drizella, je ne devrais même pas vous importuner avec cela…


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✧ Re: Je plie sous le poids de cette moitié de femme qu'il veut que je sois. (DRIZENELLE) ✧
par Drizella Deveraux, le Mar 5 Nov - 0:21

Drizella Deveraux

Message : 67
Arrivé en France : 04/10/2019
Nature du sang : (Sang pur) immaculée progéniture.

Statut Matrimonial : (Mariée le 09.09) à Aurèle Deveraux, alliance qui fait murmurer par la différence d'âge autant que par le choix de l'épouse.

Âge : (26 années) benjamine d'une fratrie décimée, jeunesse des traits.

Occupation : (Briseuse de sorts indépendante) pour quiconque est assez bien informé et possède quelque chose à offrir.

La particularité Magique : (Fourchelangue) fait fuir les intolérants, intrigue les intrépides.

Camp : (Aube rouge) carmin de vérités.

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Drizella Deveraux
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Le poids d'une moitié de femme.


S’il est bien une chose dont Drizella était certaine, c’était de ne pas être à la hauteur de sa propre mère, de ne pas être aussi talentueuse en la matière. En vérité, Athena pourrait témoigner de sa pédagogie, il n’y’avait qu’elle pour ne pas voir, ne pas constater qu’elle avait quelques facilités à aider - elle qui se disait égoïste, s’affirmait coeur froid, ne l’était pas tant, plus maladroite d’amour qu’autre chose. Comment bien faire lorsque toute sa vie on a soufflé dans son sillage les pires suppositions ? L’ironie faisait désormais d’elle une Deveraux, tapie dans l’ombre d’une magie qui vibrait entre les murs, transpirait la noirceur à qui y prêtait suffisamment attention. L’ironie en faisait une belle-mère sans jamais avoir pu expérimenter elle-même la maternité. Qu’importe puisque jamais elle ne pourrait, quoiqu’il en soit, car elle se refusait à être de celles qui engendrent égoïstement contre l’avis d’un époux. Les femmes avaient toujours eu leurs secrets, de tous temps, dans toutes les civilisations, à toutes les époques. « Je ne vous demande pas de me répondre Drizella, je ne devrais même pas vous importuner avec cela… » Les yeux sombres se posent sur Pimprenelle comme jamais jusqu’alors, semblent soudain capable de transpercer vers les tréfonds de l’âme, sans qu’elle ne le réalise réellement ; elle mettait souvent mal à l’aise involontairement, cherchant les mots à poser avec le moins de brutalité possible. Elle ne faisait pas cet effort avec tout le monde, cependant. « Chez moi, on ne cache pas les choses. » Chez elle, qui ne l’était plus, de cette famille qui toquait chaque jour à la porte et à laquelle elle n’ouvrait jamais, se faisant porter pâle, ce frère presque jumeau qui n’avait pas droit d’asile. Chez elle, si lointain, pas un lieu pourtant, un lignage. « On répond aux questions, du moins. » Car on ne pouvait prétendre que les Saint-Germain n’avaient aucun secrets, eux les historiens, les pilleurs de tombes, les chasseurs de trésors. Aurèle en avait obtenu plusieurs, elle-même en dernier lieu, pourrait souffler son père.

« Je pourrais vous dire qu’il n’y’a qu’un peu de douleur mais j’ignore comment se comporterait mon cousin. Je peux le présager rustre et me tromper, également. » N’imagine-t-on pas son propre mari comme un homme inflexible, un brin brutal ? S’il se comporte en société de façon irréprochable, on n’empêche pas les rumeurs de courir, jamais, et Drizella enfermée fait malgré elle souffler les vents des horreurs supposées. « Si vous ne trouvez pas de moyen de lui faire boire, mettez-en une goutte dans la dernière boisson de votre soirée. Une seule goutte, pas une de plus, je ne veux pas être responsable de votre mort. » Preuve s’il en fallait une que le breuvage n’était pas sans danger et qu’elle ne faisait guère cas de l’existence de Balzac pour n’avoir pas vraiment précisé le mode d’emploi dans un premier temps. « Vous aurez l’impression d’être hors de votre corps. La première fois, ça n’est de toute manière pas très agréable, inutile d’être présente. » Réalise-t-elle seulement qu’elle signifie qu’il n’y’en a pas eu qu’une, pour elle ? Probablement que cela lui est égal. Elle n’avait pas eu l’occasion de lire le témoignage d’une femme affirmant avoir trouvé cela fantastique à la première aurore et qui ne serait pas totalement infréquentable ou digne de trop peu de foi.

Un soupir s’extirpe des lèvres, Drizella se lève, indique qu’elle va revenir d’un geste de la main, laissant par la même Raja prendre sa place sur le fauteuil, étirant sa tête de sous le meuble. Il faut bien dix minutes avant qu’elle ne réapparaisse, avec du thé et des gâteaux, comme si elle avait été parfaitement bien élevée - elle a surtout remarqué que Pimprenelle est du genre vorace, surtout nerveuse. Le petit carnet posé à côté des tasses est récupéré tandis qu’elle s’assied, Raja glissant avec fluidité vers le sol. Elle tend le calepin à la rousse. « Je n’ai rien de plus complet sur le sujet. Ma mère espérait probablement que je puisse le transmettre maintenant que mes soeurs ne sont plus de ce monde. » Des notes, des informations, tout ce qui permet de survivre à un monde fait pour les hommes où le corps des femmes n’est souvent qu’un objet. « Rien de privé. C’est comme.. disons un guide pour les potions. Il y’a à peu près tout ce que j’ai pu trouver dans les parchemins également. Je n’assure pas que tout fonctionne mais j’imagine que de Cléopâtre à Marie-Antoinette, vous trouverez quelques petites choses utiles. » Marie-Antoinette dont le problème était inverse, qui ne donnait pas l’enfant espéré, vaste palette offerte. « Essayez cependant de ne pas le mettre sous le nez d’Aurèle, il le brûlerait et j’y tiens.. un peu. » Jamais trop d’émotions. Elle y tenait parce qu’il s’agissait de recherches, on ne referait jamais les gens comme elle, comme ceux de sa lignée. « Qui sait.. peut-être ne serez-vous pas si malheureuse. »     

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✧ Re: Je plie sous le poids de cette moitié de femme qu'il veut que je sois. (DRIZENELLE) ✧
par Pimprenelle Chastel, le Dim 10 Nov - 23:05

Pimprenelle Chastel

Message : 318
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Nature du sang : Le sang de la demoiselle est pur, c'est d'après son père sa seule valeur. Une monnaie d'échange qu'il compte employé un jour où l'autre.

Statut Matrimonial : Enchaînée à un nouveau bourreau. Princesse prisonnière d'une vie qui lui échappe. Epouse fragile, on lui a rapidement passé la bague au doigt, ou bien la corde au cou vous dira-t-elle.

Âge : Vingt-trois printemps, le temps passe, et fait tourner la roue de la vie, celle-ci s'emballe et rien ne peut l'arrêter, sa jeunesse va se faner, comme les souvenirs de sa jeunesse.

Occupation : Réduite au statut de secrétaire, elle pourrait faire tellement plus sans le dicta du patriarcat.

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Camp : Gellert Grindelwald la fascine, comme le reste de famill.

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Pimprenelle Chastel
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Je plie sous le poids
De cette moitié de femme Qu'il veut que je sois
(( octobre 1930))  Écarlate, la rouge de ses joues jure avec le roux de ses cheveux. Naturellement pâle, Pimprenelle avait toujours eu ce teint de porcelaine qui la faisait presque passer pour une morte parfois. Ironique pour une demoiselle qui avait failli devenir un inférius, comme sa mère. Mais, Pimprenelle n’était pas mal à l’aise à cause de Drizella dont la présence était appréciable à vrai dire - plus qu’elle ne l’aurait jamais cru d’ailleurs. Mais simplement mal à l’aise par les pensées qui la cernent. Tant de questions qu’elle voudrait poser sans oser le faire - milles questions qui tourmentent le chaste esprit de l’ingénue infernale. 'Chez moi, on ne cache pas les choses. On répond aux questions, du moins. ' Là était le problème. On ne parle pas de ces choses là chez les Deveraux - enfin on en parle, on diabolise la femme et ses attraits. On avait prévenu Pimprenelle que son corps ne devrait être souillé, qu’elle ne devait être une fille de mauvaise vie, qu’elle devait porter ceci ou cela, sans jamais lui donner le droit de ressentir, ou de poser la moindre question. 'Je pourrais vous dire qu’il n’y’a qu’un peu de douleur mais j’ignore comment se comporterait mon cousin. Je peux le présager rustre et me tromper, également. '  Elle pourrait confesser qu’elle n’a pas peur de la douleur. Privée de la faculté à la ressentir trois années plus tôt, elle n’arrive pas à mettre un mot sur ses craintes. Simplement l’inconnu peut être. Mais quand bien qu’elle ne ressente pas la douleur, elle peut ressentir l’oppression et l’idée même d’être physiquement en contact avec lui la rendait encore malade. Prude et incompétente - l’inconnu est une source de tourment sans fin pour elle. Elle qui aime savoir, comprendre et apprendre - enfant cultivée qui préfère les livres à tout contact humain. 'Si vous ne trouvez pas de moyen de lui faire boire, mettez-en une goutte dans la dernière boisson de votre soirée. Une seule goutte, pas une de plus, je ne veux pas être responsable de votre mort. ' Prendre elle-même le breuvage ? Cette idée lui paraît bien plus aisé que de verser ces gouttes dans le breuvage de son époux. Cela la ferait dormir ? 'Vous aurez l’impression d’être hors de votre corps. La première fois, ça n’est de toute manière pas très agréable, inutile d’être présente. '  Ni les fois suivantes, songe-t-elle alors. Elle n’en avait pas envie - devoir ou non. Si elle pouvait ne pas être là, autant prendre cela.

Prendre elle-même le breuvage ? Cette idée lui paraît bien plus aisé que de verser ces gouttes dans le breuvage de son époux. Cela la ferait dormir ? Le serpent était fascinant, il pris la place de sa belle-mère avec une élégance reptilienne. Tandis qu’elle caressait le félin qui gronde sur ses genoux. Sacré bestiole que celui-là. Bon sang, qu’est-ce que cette boule de poils allait lui manquer, mais il tolérait difficilement les autres bêtes, alors Balzac…  'Mais calme-toi...' Soupire-t-elle en essayant de rassurer le chat qui crache à l’attention du rampant.  Elle ne se rend pas compte des griffes de la créature qui lacère malgré lui le tissu de sa robe, et probablement ses cuisses en dessous. Indolore poupée de chiffon qu’elle était. Elle lève la tête, quand la belle-mère réapparaît du thé et des gâteaux s’attirant le sourire d’une Pimprenelle gênée encore mais heureuse d’avoir quelque chose à mettre dans son estomac. Insatiable glouton. Le serpent laisse la place sans se faire prier, tandis que le chat le suit des yeux. La voilà qui lui tend un carnet, 'Je n’ai rien de plus complet sur le sujet. Ma mère espérait probablement que je puisse le transmettre maintenant que mes soeurs ne sont plus de ce monde. '  En voilà une mère prévenante. La sienne ne lui avait jamais rien expliquée, simplement menacée plus d’une fois de faire attention à sa vertue sinon, elle ne serait pas une bonne fille, sinon elle serait la honte de sa famille. Avec le recul, elle était déjà la honte de sa famille, elle était une fille. 'Rien de privé. C’est comme.. disons un guide pour les potions. Il y’a à peu près tout ce que j’ai pu trouver dans les parchemins également. Je n’assure pas que tout fonctionne mais j’imagine que de Cléopâtre à Marie-Antoinette, vous trouverez quelques petites choses utiles. '  Des choses utiles… c’était donc un carnet personnel de Drizella. Sans doute des notes qu’elle avait relevé avec les années, et au cours de ses voyages. Pimprenelle était touché par l’attention. ' Essayez cependant de ne pas le mettre sous le nez d’Aurèle, il le brûlerait et j’y tiens.. un peu. '  Un sourire réel sur ses lèvres à cette pensée. Oui, il le brûlera sans l’ombre d’un doute. 'Qui sait.. peut-être ne serez-vous pas si malheureuse. '  Elle en doutait très sincèrement. Elle ne voyait pas comment elle pourrait y trouver son compte, ce qu’elle avait aperçu de son promis, ce qu’elle savait de cette famille  - les présages étaient mauvais.

Elle comprend bien qu’il s’agit là de quelque chose de très personnel. Une marque de confiance, et de respect, sans l’ombre d’un doute. L’infernale enfant se demande ce qu’elle a fait pour mériter cela de sa part - elle doute toujours d’avoir une importance sous ce toit, tant elle avait été rabaissé tout du long de sa vie. ‘Je le garderais précieusement, rassurez-vous.’ Dit-elle dans un premier temps, comprenant parfaitement que son père préférait la jeter dans l’inconnu plutôt que de lui donner des clefs pour comprendre ce qui allait lui arriver. Elle avait compris l’aspect punitif de tout cela depuis longtemps, et savait très bien qu’il espérait le pire pour elle, et non le meilleur.   L’enfant baisse ses yeux sur l’ouvrage calligraphié. Des notes manuscrites, des dessins, elle rougit en apercevant certains mots qui ont longtemps paru grossier dans son esprit, mais qui ne sont rien d’autre des mots naturels en fin de compte.  ‘Je doute fort de ne pas y être malheureuse.’ Dit-elle, les yeux baissés. ‘On m’a privé du droit au bonheur à ma naissance entre ces murs et au delà.’ Lâche-t-elle franche, trop peut être. Pourtant si réaliste. Elle était née Deveraux, elle ne l’était pas devenue par choix comme Drizella ou comme sa mère avant elle. Elle n’avait jamais bénéficié de la clémence du père, de son amour ou de sa douceur.  Prisonnière depuis toujours, elle avait aspiré au bonheur outre Atlantique, bonheur que le père avait balayé d’un revers de la main.  ‘Votre mère semble bien plus prévenante que ne l’aurait été la mienne.’ Affirmation qui n'appelle pas à débat, pas du tout même. Elle feuillette le petit ouvrage, fronçant les sourcils en tombant sur le dessin d’un utérus. C’était… gênant. Instructif aussi. ‘Je suis désolée pour vos soeurs Drizella, je ne peux pas imaginer ce que cela fait de perdre un membre de sa fratrie.’ Elle ne pouvait imaginer perdre Roland ni même Lucien, bien que ses relations avec les deux soient différentes, elle était comme dépendante d’eux, de ses liens avec eux, elle l’avait toujours été. Le dessin qu’elle fixe la fait devenir rouge, plus encore. Elle tourne la page à la hâte. L’anatomie de son propre corps, une énigme pour elle-même.  ‘C’est si étrange…’ Murmure-t-elle, à la fois pour elle-même tant pour que pour Drizella. Expirant doucement. Elle relève les yeux vers elle. ‘Vous… vous n’êtes pas malheureuse ?’ La différence était que Drizella avait fait ce choix, Pimprenelle en avait été privé. Elle était consciente qu’elle pouvait refuser de répondre à cette question, mais elle n’avait pas l’air d’être en enfers.




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par Drizella Deveraux, le Lun 11 Nov - 18:17

Drizella Deveraux

Message : 67
Arrivé en France : 04/10/2019
Nature du sang : (Sang pur) immaculée progéniture.

Statut Matrimonial : (Mariée le 09.09) à Aurèle Deveraux, alliance qui fait murmurer par la différence d'âge autant que par le choix de l'épouse.

Âge : (26 années) benjamine d'une fratrie décimée, jeunesse des traits.

Occupation : (Briseuse de sorts indépendante) pour quiconque est assez bien informé et possède quelque chose à offrir.

La particularité Magique : (Fourchelangue) fait fuir les intolérants, intrigue les intrépides.

Camp : (Aube rouge) carmin de vérités.

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Drizella Deveraux
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Le poids d'une moitié de femme.


« Votre mère semble bien plus prévenante que ne l’aurait été la mienne. » Bien sûr. L’ombre d’un sourire doux se dessine sur les lèvres de Drizella parce qu’elle a conscience des qualités de sa mère, de la chance qu’elle a eue. Et comment juger celle de Pimprenelle, après tout ? Elle ne la connaît pas. Elle n’a jamais interrogé Aurèle sur ses autres épouses, celles avalées par les bras glacés de la Faucheuse. Mariage trop récents, fait d’hésitations et de maladresses. « C’est un dragon qui couvera ses oeufs jusqu’à la mort. » Morgane et ses grands yeux froids. Morgane et sa tignasse d’ébène, son charisme imposant. Morgane, face à qui elle ne serait jamais à la hauteur. « Je suis désolée pour vos soeurs Drizella, je ne peux pas imaginer ce que cela fait de perdre un membre de sa fratrie. » La tête se penche légèrement, les sourcils se froncent de perplexité. Il n’y’avait pas à être désolée. Elle ne ressentait pas de manque, seulement le poids d’un devoir qui ne lui revenait pas. Le silence s’étire, pèse sur la conversation, mord sur l’assurance tranquille que semblait avoir gagné Drizella jusque là. « Ca aurait dû être moi.. » La morte. Pas Evelyne. Pas Maryse. « Elle serait mère aujourd’hui.. Maryse. » Les billes d’ambre se sont perdues dans le vague, ne remarquent pas le rouge aux joues pâles de sa belle-fille. « Si j’avais ouvert le tombeau de cette momie à sa place, comme toujours, elle serait en vie, heureuse, loin d’ici. » Raja l’avait éloignée, le gardien de la pyramide l’avait écartée du sort funeste qui l’attendait et elle ignorait parfaitement pourquoi. Il y’avait un fond de colère en elle, quand elle y repensait, parce qu’elle ne valait pas un tel sacrifice, elle n’avait aucune valeur pour mériter d’encore respirer. « Elles étaient parfaites. » Et la voilà à assumer l’héritage qui ne lui revenait pas, divisé avec son frère, comme deux jumeaux posés brutalement sur un pied d’égalité insensé. Sauver le patrimoine quitte à froisser la bien pensance.

« C’est si étrange… » L’attention se reporte sur le joli visage de Pimprenelle. Etait-ce si étrange ? Pour elle, c’était familier depuis longtemps. Les premières notes dataient de ses quinze ans. Pour ne pas fauter, ne fallait-il pas au moins connaître son propre corps ? Evidemment, elle n’avait découvert que le côté parfaitement anatomique et scientifique des choses, au départ, et puis elle s’était intéressée à ce qu’avaient pu dire les femmes à travers les époques, de vieilles lettres en secret à des amants, des témoignages de la Révolution, des coutumes d’Egypte et des accusations malsaines que les hommes faisaient au sexe supposé faible. Aurèle seul avait fait se démêler les questionnements. Aurèle seul lui avait montré qu’elle n’était pas si différente, si monstrueuse, seulement moins encline à céder aux avances parce qu’elle se pensait indigne d’intérêt. Le plaisir, elle aurait juré que ça ne pouvait pas la concerner. Quelques ratures sur la fin du carnet prouvaient qu’elle s’était écartée d’office de ses propres études sur le sujet. Evelyne était jugée élégante, Maryse fascinante, elle s’était qualifiée de froide. Juste glacée. Elle avait voulu comprendre le regard porté sur les femmes de sa famille. Comprendre et savoir, toujours, tout le temps. Et ça s’est arrêté un an auparavant, plus un mot sur ce carnet. « Je ne pensais pas que cela vous gênerait autant. J’oublis souvent que tout le monde ne veut pas toujours tout connaître. »

« Vous… vous n’êtes pas malheureuse ? » Malheureuse. L’interrogation la surprend. Peut-elle être honnête ? Peut-elle se confier, au moins une fois ? Elle ne devrait pas. Pimprenelle était sa belle-fille, elle devait remplacer une mère le temps de l’organisation de l’hérésie qu’était ce mariage, elle ne devrait sans doute rien dire. Pourtant, elles n’avaient que trois années d’écart et Drizella ne saurait lui épargner le monde comme une vraie mère d’un âge respectable le ferait. « Je ne suis malheureuse qu’en dehors de ces murs. » Elle murmure, la vieille bâtisse, elle a mille choses à dire, des vibrations mélodieuses qu’elle jurerait être seule à entendre tant personne ne semble y prêter attention. « Je sais bien que ça n’a de sens pour personne mais je ne me sens bien qu’avec votre père.. » Lui-même ne semble pas réaliser sa sincérité, son réel besoin de l’avoir auprès d’elle. « C’est très.. conventionnel comme phrase cependant, pour moi, l’enfer c’est les autres.. les entendre marmonner ou railler. » Elle était subitement partie d’une réunion supposée permettre l’organisation de la cérémonie pour Pimprenelle, après tout, langue acerbe et regard hautain. Elle s’était échappée pour ne plus sortir. Le demeure Deveraux avait de quoi faire frémir par certains aspects et malgré tout, c’était devenu son cocon, son refuge où rien ne pouvait l’atteindre. Elle n’en pouvait plus d’être observée, d’entendre les commentaires sur l’âge d’Aurèle ou ce don qu’elle n’avait jamais demandé à posséder. Perceval le vivait-il mieux ? Un homme est probablement moins critiqué. « Le malheur, c’est de ne pas être bien avec soi-même, Pimprenelle. Vous devez vous aimer vous-même pour survivre à cette vie qu’on vous impose, et là plus rien ne pourra jamais vous atteindre. Vous êtes très belle et intelligente, ne l’oubliez pas. » Ironique de la part de celle qui ne parvenait plus à faire avec ce qu’elle était depuis qu’une bague s’était glissée à son doigt, depuis qu’elle s’était décidée à faire partie d’une société qu’elle exécrait.      

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par Pimprenelle Chastel, le Lun 18 Nov - 21:58

Pimprenelle Chastel

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Arrivé en France : 23/08/2019
Nature du sang : Le sang de la demoiselle est pur, c'est d'après son père sa seule valeur. Une monnaie d'échange qu'il compte employé un jour où l'autre.

Statut Matrimonial : Enchaînée à un nouveau bourreau. Princesse prisonnière d'une vie qui lui échappe. Epouse fragile, on lui a rapidement passé la bague au doigt, ou bien la corde au cou vous dira-t-elle.

Âge : Vingt-trois printemps, le temps passe, et fait tourner la roue de la vie, celle-ci s'emballe et rien ne peut l'arrêter, sa jeunesse va se faner, comme les souvenirs de sa jeunesse.

Occupation : Réduite au statut de secrétaire, elle pourrait faire tellement plus sans le dicta du patriarcat.

La particularité Magique : Pratiquante de la magie sans baguette depuis quelques années déjà.

Camp : Gellert Grindelwald la fascine, comme le reste de famill.

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Pimprenelle Chastel
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Je plie sous le poids
De cette moitié de femme Qu'il veut que je sois
(( octobre 1930)) Pimprenelle aurait aimé avoir une soeur, elle se disait qu’avec une soeur, sans doute aurait-elle eu quelqu’un pour partager le mépri de son père sous ce toit. Elle avait bien eu Roland, l’autre déception paternelle, mais… il avait pris la poudre d’escampette et s’en était allé. Loin, laissant la princesse dans sa tour d’ivoire, abandonnant derrière lui celle avec qui il avait tant partagé. 'Ca aurait dû être moi.. Elle serait mère aujourd’hui.. Maryse. Si j’avais ouvert le tombeau de cette momie à sa place, comme toujours, elle serait en vie, heureuse, loin d’ici.  Elles étaient parfaites. '  On ne vit pas avec des regrets, ça ne sert à rien. Pimprenelle avait appris que regretter ne faisait pas avancer dans la vie, et qu’avec des ‘si’, on pouvait simplement imaginer un monde différent mais que cela n’aidait en rien à affronter la réalité. Pimprenelle avait de nombreux remords, ces choses qu’elle aurait voulu changer dans sa vie. Sans quoi - elle aurait été bien différente, mais la voilà qui ne pouvait rien y faire. Pied et poings liés, la poupée n’avait jamais eu de liberté. 'Je ne pensais pas que cela vous gênerait autant. J’oublis souvent que tout le monde ne veut pas toujours tout connaître. '  Pimprenelle aspirait au savoir, à la connaissance, parce qu’elle savait que c’était là un grand pouvoir. La connaissance fascinait la jeune fille depuis son plus jeune âge, quand à huit ans elle préférait se faufiler dans la bibliothèque de son père plutôt que de jouer avec ses frères. Le savoir a un prix, elle le savait - mais ce savoir là, on lui en avait toujours interdit l’accès. Tabou, interdit - une fille de son rang ne devait pas savoir ces choses là. Sans doute son père se délectait-il du manque de connaissance de sa fille à ce sujet, de cette peur quant au reste du mariage.

'Je ne suis malheureuse qu’en dehors de ces murs. '  Voilà qui était étrange. D’être malheureuse en dehors de ces murs, pour Pimpenelle ça avait toujours été l’inverse. Elle ne respirait qu’en dehors, ne vivait qu’en dehors, et elle avait la sensation d’être libre quand elle était en dehors. Bien que cette liberté soit illusoire, en ces murs, ses chaînes semblaient si lourdes à porter, si entravantes. ' Je sais bien que ça n’a de sens pour personne mais je ne me sens bien qu’avec votre père... '  Elle pourrait la juger sévèrement, mais c’était son choix. Elle avait épousé son père par choix, et Pimprenelle avait du respect pour les choix, et les personnes qui les faisaient. Parfois, ce qui semble illogique est profondément bien, bon, réel. 'C’est très.. conventionnel comme phrase cependant, pour moi, l’enfer c’est les autres.. les entendre marmonner ou railler. '  Les femmes, et leurs choix, ça serait toujours sujet à raillerie. Une femme qui prend son destin en main, c’est une mauvaise femme pour bien des gens.Dans quel monde nous vivions… Drizella était jugé sur ses choix, mais aussi sur ce qu’elle était, fourchelangue. Ce genre de chose n’effrayait pas les Deveraux, non, mais le monde oui. Le monde était terrifié par ce qui était différent. ' Le malheur, c’est de ne pas être bien avec soi-même, Pimprenelle. Vous devez vous aimer vous-même pour survivre à cette vie qu’on vous impose, et là plus rien ne pourra jamais vous atteindre. Vous êtes très belle et intelligente, ne l’oubliez pas. '  Comme si s’aimer soi-même, être belle ou même intelligente allait changer quoi que ce soit à son destin.Les mots sont beaux, les idées aussi, mais pourtant fatalement, Pimprenelle les trouvait risibles.

Vous avez fait votre choix, ça vous appartient.’ Dit-elle simplement, refusant de porter un jugement. Pimprenelle n'approuvent pas ce choix, mais elle n’avait pas besoin de faire part de son opinion, c’était personnel. Une femme ne devrait pas avoir à se justifier, alors elle ne demandait pas à Drizella de le faire. Pimprenelle avait du mal à comprendre que l’on puisse apprécier son père, mais elle avait pourtant vu sa mère le faire pendant des années durant. ‘Comment suis-je sensé aimer ce que je suis alors que depuis ma venue au monde je suis l’erreur d’une famille et l’enfant dont on ne veut pas ?’ C’était plus une question de rhétorique qu’autre chose. Pimprenelle ne voulait pas de réponse, elle laisse échapper un rire plutôt nerveux. Dans sa vie, elle avait eu l’amour de Roland  - sans doute un brin d’amour maternelle, et c’était tout. Elle n’était jamais certaine que Lucien l’aime réellement, plutôt intéressé à l’idée de se servir d’elle qu’autre chose. ‘L’intelligence n’est pas la qualité qu’on recherche chez  une femme, c’est ce qui les conduit à leur perte.’ Dit-elle refermant le petit carnet, encore gênée par son contenu, mais elle le regarderait plus tard. Elle lève les yeux vers Drizella, et lâche un, ‘Le fait d’être une femme, me conduit à ma perte.’ Les mots d’un père, ancrés en elle depuis sa tendre enfance. Elle la ixe, ‘Il a l’air d’être si charmant quand on le voit ainsi, mais n’oubliez jamais qu’avec son propre sang il est le pire des monstres.’ Allusion à son père. C’était ce qu’il avait fait d’elle qu’elle montrait. La femme qui n’avait pas le droit d’exister, la femme qui n’avait pas le droit de vivre, de penser, ni même d’être intelligence, c’était tout juste s’il ne lui reprochait pas de vivre.

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✧ Re: Je plie sous le poids de cette moitié de femme qu'il veut que je sois. (DRIZENELLE) ✧
par Drizella Deveraux, le Dim 24 Nov - 21:59

Drizella Deveraux

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Nature du sang : (Sang pur) immaculée progéniture.

Statut Matrimonial : (Mariée le 09.09) à Aurèle Deveraux, alliance qui fait murmurer par la différence d'âge autant que par le choix de l'épouse.

Âge : (26 années) benjamine d'une fratrie décimée, jeunesse des traits.

Occupation : (Briseuse de sorts indépendante) pour quiconque est assez bien informé et possède quelque chose à offrir.

La particularité Magique : (Fourchelangue) fait fuir les intolérants, intrigue les intrépides.

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Le poids d'une moitié de femme.


Le choix incompris. Elle sait, ne peut qu’accorder un sourire un peu contrit, presque désolée d’être devenue sa belle-mère. Une part d’elle s’imagine que Pimprenelle n’aurait pas choisi quelqu’un comme elle pour son père, n’aurait choisi personne, en mémoire d’une défunte mère. Comment peut-elle savoir ce qu’aurait désiré la jeune femme ? Trop secrète, trop triste. Trop condamnée. « Comment suis-je sensé aimer ce que je suis alors que depuis ma venue au monde je suis l’erreur d’une famille et l’enfant dont on ne veut pas ? » Drizella penche légèrement la tête, fronce les sourcils. Que répondre ? Qu’avouer ou dissimuler ? Donne-t-elle l’impression d’être suffisamment sûre d’elle pour oser l’hypocrisie d’affirmer que c’est durablement possible ? Il lui faut une minute pour prendre la parole. « A quoi ressemblait votre mère ? » Cette question qu’elle n’a pas posée, cette interrogation latente qui trottait parfois. Qu’avait aimé Aurèle pour que la société critique autant ce qu’elle, elle pouvait être ou représenter ? Certes, Drizella n’était que Comtesse, que Saint-Germain mais elle se demandait si les réactions venaient de détails plus profonds que cela. Mariage trop récent, noces ne permettant pas de s’aventurer sur des sujets aussi délicats avec un homme aussi colérique. « Peut-être que vous la lui rappelez trop. » Simple hypothèse.

« L’intelligence n’est pas la qualité qu’on recherche chez  une femme, c’est ce qui les conduit à leur perte. » Elle n’est pas d’accord. Ca l’insurge intérieurement. Rien n’y paraît dans un premier temps, parce qu’elle n’a jamais su exposer une opinion immédiate sans aller trop loin et Pimprenelle n’est pas n’importe qui, Pimprenelle n’est pas noyée dans le flot des personnes provoquant son indifférence. Indifférence lentement perdue par celle pour qui le mariage est un poids sur la conscience plus que sur la liberté. « Le fait d’être une femme, me conduit à ma perte. » La perte n’est-elle pas un simple concept ? Le médicomage n’avait cessé de lui chercher des problèmes qu’elle jugeait encore inexistants et l’avaient fait se sentir piégée, contaminée par ce fameux choix, celui d’être plus conventionnelle, celui de ne plus tourmenter ses parents par sa différence suite à la perte de ses aînées. « Parce que cela vous importe, les qualités que les hommes recherchent chez les femmes ? J’en doute. » Les relations amoureuses avaient même plutôt l’air de trop l’effrayer pour qu’elle l’envisage capable d’aspirer à une famille. C’est une Deveraux, c’est une intellectuelle, un cocktail bien trop abrupte pour s’enivrer de fleurs bleues. « Vous avez du talent, Pimprenelle, vous pourriez gagner votre vie. Les temps changent. » C’était fou la faculté que pouvait avoir Drizella pour conforter les autres dans des idées qu’elle n’appliquait pas ouvertement. Gagner sa vie, toutefois, elle le faisait depuis longtemps, sans homme pour la faire plier ou lui taxer son salaire. « Quant à votre père.. » Que pourrait-elle dire qui ne soit pas choquant ? « Je ne suis pas de son sang et je ne suis même pas une Deveraux pour ceux qui viennent quémander mon aide, la plupart du temps. » Un temps de pause, pour boire une gorgée de boisson chaude. « Aurèle.. me regarde comme personne ne l’a jamais fait. » Elle se mord légèrement la lèvre inférieure. « Pas comme un monstre. » Parce que les monstres, ça s’accorde mieux entre eux.

« Vous promettez de m’écrire, Pimprenelle ? » Ecrire pour donner des nouvelles, pour être sûre qu’elle ira bien. Ecrire pour prouver que le Chastel ne l’aura pas bouffée à la pleine lune. Ecrire aussi si elle a des questions ou si elle a besoin d’aide. Elle n’a ni l’étoffe d’une soeur ni celle d’une mère mais cette fille n’a personne, élevée dans une famille toxique et Drizella ne peut pas l’abandonner, pas sans songer que ça pourrait la laisser mourir dans une indifférence terrible.       

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✧ Re: Je plie sous le poids de cette moitié de femme qu'il veut que je sois. (DRIZENELLE) ✧
par Pimprenelle Chastel, le Dim 1 Déc - 23:25

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Nature du sang : Le sang de la demoiselle est pur, c'est d'après son père sa seule valeur. Une monnaie d'échange qu'il compte employé un jour où l'autre.

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Âge : Vingt-trois printemps, le temps passe, et fait tourner la roue de la vie, celle-ci s'emballe et rien ne peut l'arrêter, sa jeunesse va se faner, comme les souvenirs de sa jeunesse.

Occupation : Réduite au statut de secrétaire, elle pourrait faire tellement plus sans le dicta du patriarcat.

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Pimprenelle Chastel
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Je plie sous le poids
De cette moitié de femme Qu'il veut que je sois
(( octobre 1930)) 'A quoi ressemblait votre mère ?'  Sa mère ? Pourquoi soudainement cette question qui selon Pimprenelle ne fait pas du tout sens. Sa mère, la rousse gardait une rancœur à son égard, celle de n'avoir jamais tendu la main pour l'aider dans cette maison. Une belle femme, où tout n'était que paraître. Elle avait plus pris soin de Roland que de sa propre fille, comme si elle s'était sentie honteuse de ne pas avoir su donner un autre fils à Aurèle. Juste une fille - c'était ce que Pimprenelle avait eu l'impression d'être tout du long de son existence, rejeté par sa mère, qui préférait le fils d'une autre. 'Peut-être que vous la lui rappelez trop. '  Elle espérait que non, qu'elle ne ressemblait pas à Louise de Feuardent - pour rien au monde elle voulait être comme cette mère. SI jadis, Pimprenelle lui avait envier sa grâce et sa prestance, elle savait que ces deux choses étaient le prix à payer de la froideur et de l'indifférence. Si elle avait des enfants un jour - le plus tard serait le mieux - elle espérait ne pas être comme elle. A toujours demander plus à son enfant - toujours plus. Mais physiquement, Pimprenelle lui ressemblait à ne pas y douter, la chevelure de feu, le port de tête royal - elle avait hérité d'une grâce et d'un enseignement dû à son sang bleu. Mais, ça n'avait rien à voir avec sa ressemblance. Avant la mort de sa mère, la haine de son père, cette déception était déjà palpable. Depuis toujours en fait - jamais elle ne pouvait se vanter d'avoir vu son père la regarder avec fierté, ou même sourire sincèrement en sa présence.

' Parce que cela vous importe, les qualités que les hommes recherchent chez les femmes ? J’en doute. '  Non, ça ne l'intéressait pas, mais c'était la réalité. Une femme intelligente faisait peur, et n'était pas bien vu par la société, sorcière ou non d'ailleurs. Une femme intelligente est une femme capable d'être dangereuse. Les femmes intelligentes sont brimées, et comme elle réduite à rien par un homme de leur entourage, son père en l’occurrence, est-ce que Chastel allait faire de même, la brimée encore et encore jusqu'à ce qu'il ne reste rien de ce qu'elle était ? Elle s'attendait à tout, mais surtout au pire; Il était le choix de son père, et le monstre avait bien fait comprendre qu'il était sa punition. 'Vous avez du talent, Pimprenelle, vous pourriez gagner votre vie. Les temps changent. '  Aurait-elle encore le droit de travailler ? Bon sang, elle s'en savait rien.  Elle espérait sincèrement avoir ce droit, pas qu'elle s'épanouisse entre ces murs. Mais la magie noire, la magie tout court, ça avait toujours été sa raison d'être, son talent presque innée. 'Si l'on m'autorise à travailler encore.' Lâche-t-elle, un peu froide. Fataliste demoiselle de porcelaine qui a trop peur de savoir de quoi demain sera fait. Mais de mémoire, sa future belle-mère avait pu conserver un travail tout en étant l’épouse d'un monstre, de ce que Giselda lui avait dit. 'Prions Merlin pour que cela soit le cas.' Si elle était enfermée dans une tour d’ivoire aux allures de donjon hanté, elle ne ferait pas long feu. On dit qu'une femme sans amour, c'est comme une fleur sans soleil, elle dépérit. Le cas de Pimprenelle était plus, une Deveraux sans magie noire est une Deveraux qui dépérit.

' Aurèle.. me regarde comme personne ne l’a jamais fait.  '  Elle ne voulait pas savoir, comment il l regardait. l'idée même dérangeait profondément la sorcière. Mais si c'était ses choix - grand bien lui fasse. Elle ne voulait pas connaître la vie de son père, ça ne l’intéressait pas. Si jadis Pimprenelle avait voulu gagner ses louanges et être sa fierté, le mariage auquel il la destinait ne lui donnait plus envie de faire des efforts.  ‘L’essentiel est de trouver son compte, paraît-il.’ Les mots sont simples, on peut lire entre les lignes et voir qu’elle ne comprend pas. Mais elle ne cherche pas à comprendre, ni à laisser transparaître sa désapprobation. Chacun faisait ses choix, et Drizella avait fait le sien en son âme et conscience - chose dont elle avait été privée.  Mais Pimprenelle ne pleurerait pas, elle n’allait pas implorer la pitié, elle n’allait pas se taire pour autant. Sa voix n’était peut être pas populaire, mais elle serait entendue à défaut d’être écoutée. ' Vous promettez de m’écrire, Pimprenelle ? ' Ces mots sonnaient étrangement. Comme si elle allait partir loin, et ne jamais revenir. Comme si elle s’en allait dans une prison lointaine ? Nul ne savait de quoi demain serait fait. Pimprenelle ignorait même tout du mode et du lieu de vie du Chastel. Habitait-il dans cette sinistre Lozère qu'évoquent Giselda quand elles étaient ensemble, ou bien habitait-il la capitale ? Pour rien au monde elle ne voulait quitter Paris, ce Paris qui lui était si cher. Serait-elle libre ? Libre de circuler, libre de travailler - ‘libre’ tout était relatif. Elle serait quand même sa propriété. ‘Bien sûr, j’espère aussi vous voir. Ici ou ailleurs.’ Mais surtout ailleurs songe-t-elle. Elle souhaitait continuer à travailler, avec Lucien. Mais, elle n'apprécierait jamais ces murs autant qu’elle aurait dû apprécier ce foyer.

L’enfant poupée tient le carnet, elle n’a même pas le coeur à manger ou à boire quoi que ce soit. Elle a ventre noué, elle doit bien l’avouer. Elle allait dire quelque chose quand l’elfe de maison entre dans la pièce, demande, ‘Mademoiselle Pimprenelle, votre robe est arrivée, et la couturière voudrait voir s’il y a des retouches à faire…’ La voilà qui lève les yeux au ciel, et pose son regard sur Drizella, ‘J’aimerais votre avis sur la robe, enfin... si vous avez quelques minutes de plus à m'accorder, bien sûr.’ Elle ne remerciera jamais les gens directement, trop fière, mais dans un sens, c’était pour donner de l’importance à son avis, pour lui montrer qu’elle lui écrirait, et qu’elle l’appréciait beaucoup, même si elle ne comprenait pas ses choix.  

FIN DU RP


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