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1907 ✧ naissance 11 janvier. Il fait froid dehors mais plus encore dedans. Madame Deveraux est morte et le silence pesant qui baigne la maison est dérangé par les cris du nouveau né. Roland. Dernier enfant du couple et dernier souffle de sa propre mère, il est né en donnant la mort et qu’il le veuille ou non cela le suivra toujours.

1907 ✧ 11 mois 22 décembre. Son père s’est rapidement remarié, par amour qui plus est. La vie qui a repris son fil est étrange et ses desseins inexpliqués. De dernier né des Deveraux, il passe à benjamin quand Pimprenelle nait la même année que lui. À seulement onze mois il n’a aucune idée de ce qu’il se passe mais la femme qui s’est marié à son père et lui a donné une soeur l’élèvera comme son propre fils, tout comme son grand frère Lucien. Pimprenelle et Roland sont avec les années pratiquement élevés comme de faux jumeaux : en grandissant les mois qui les séparent ne se voient plus et les inconnus les prennent naturellement pour des jumeaux.

1913 ✧ 6 ans Lors d’une après-midi au parc avec sa soeur Pimprenelle, son frère déjà à Beauxbâtons, il fait la rencontre de Marianne Hermé par le biais de celle-ci. C’est le coup de foudre amical entre les deux sorcières et Roland gravite autour d’elles sans jamais réussir à lier le même lien avec la jeune Hermé : il l’impressionne avec sa légère hyperactivité, casse-cou des premières heures, aventurier toujours prêt à faire une bêtise. Marianne est trop marquée par le décès de sa mère, de sa soeur et par le naufrage du Titanic, il n’y a que Pimprenelle qui arrive à passer entre ses différentes armures de petite fille. Elle restera cependant sa voisine longuement, la meilleure amie de sa soeur et son amie d’enfance.

1915 ✧ 8 ans Enfant terrible, c’est le début de la déception pour son père et de sa rancoeur contre Lucien. Le premier a de trop grandes attentes envers son fils qu’il voudrait éduquer aux moeurs et spécialités de sa famille alors qu’il ne pense qu’à jouer dans les rues de Paris et les couloirs des bâtiments avec sa soeur. Le second brise sa confiance à plusieurs reprises en le caftant au paternel à la moindre erreur et au moindre mensonge, souvent pour prendre la défense de Pimprenelle et la responsabilité de ses bêtises à elle. Roland est un électron libre depuis toujours. Incapable de rentrer dans un moule dont il n’est pas le créateur.

1918 ✧ 11 ans Rentrée à Beauxbâtons, la liberté enfin ! Roland n’attendait que ça, partir de chez lui avec sa soeur et vivre une vie plus ou moins cachée à l’institut magique. Nouveau terrain de jeu, nouveaux joueurs, il est impatient de rentrer à l’école mais pour les mauvaises raisons comme toujours. C’est là qu’il fait la rencontre de Basile De Morangiès dans la même maison que lui. Il devient rapidement le pile de son face et un duo légendaire se créer dans les couloirs de l’institut. C’est aussi cette même année qu’il est contraint de partager certains cours avec le cousin de sa soeur, Sébastien De Feuardent à l’arrogance infâme. Il se fait la promesse de la lui faire ravaler dès la première pique sarcastique du prince héritier. Les premiers mois sont difficiles : lui qui pensait s’amuser comme un fou se retrouve à devoir étudier et les Deveraux n’ont pas la plus belle des réputations mal vus pour certaines de leurs pratiques. C’est la première fois qu’il le ressent et il tombe de haut. Mais ce qui aurait pu l’enfoncer n’est qu’un nouveau challenge. Il ne sera pas encore un Deveraux étrange mais Roland. Deveraux. Roi de Beauxbâtons.

1919 ✧ 12 ans Deuxième année à Beauxbâtons. Ses envies de grandeur ne se sont pas envolées pendant l’été malgré celui-ci passé à se prendre les réflexions de son père sur ses notes, son inattention et ses lacunes. Roland se fout de tout ça, ses objectifs étant ailleurs. Son père l’enferme une bonne partie de l’été pour refaire son éducation mais tout ce que son paternel lui dit entre par une oreille et sort par l’autre. Dès la rentrée, le sorcier s’inscrit dans l’équipe de Quidditch avec Basile sans même en parler à son père qui aurait refusé de toute façon. Au poste de batteur, et sur son balais, c’est une vraie révélation. La même année, il fait la rencontre des nouveaux joueurs des équipes adversaires dont Félix Grimm. Un ennemi sportif avec qui il s’entend plus que bien en dehors du terrain.

1920 ✧ 13 ans Cancre mais très sportif et doué pour les duels de sorts, il gagne rapidement en popularité auprès des autres élèves. Mais celle-ci l’éloigne progressivement de Pimprenelle. Il s’en rend compte, passe ses moments calmes avec sa soeur, par Merlin il met même le pied dans la bibliothèque de Beauxbâtons pour passer du temps avec elle. Ou pour la distraire et lui faire lever le nez de ses bouquins. C’est vers elle qu’il se tourne pour l’aider à faire ses devoirs, parce qu’elle a toujours été la plus intelligente des deux. Et même si la sorcière n’en a pas besoin, il n’a pas peur de jeter un sort ou deux à ceux qui osent dire quelque chose de travers à son sujet en sa présence. Roland fait tout pour la garder proche, pour conserver leur lien indéfectible qui s’effrite avec le temps et les routes différentes qu’ils empruntent. Pimprenelle reste pour autant sa soeur, pire, sa moitié. Et il n’y a que Bénédicte et Basile pour le comprendre.

1925 ✧ 18 ans Il termine Beauxbâtons in extremis, parce que Roland n'était pas un élève brillant, moyen tout au plus. Voir cancre dans certaines matière parce que tout ce qui comptait pour lui c'était le sport, le quidditch et rien d'autre. Élève populaire auprès des élèves mais moins auprès des professeurs, il est charmeur, s'amuse de son influence et de son aura. Il brise des coeurs aussi, mais il est jeune, con, cherche seulement le grand frisson et la gloire. À peine finit-il ses études qu’il reçoit une lettre de la part du Paris Saint Gargouille pour entrer dans leurs rangs. Il saute sur l’occasion et accepte mais son père est hors de lui. Furieux, il le chasse de chez eux : un joueur de Quidditch n’a pas sa place chez les Deveraux. Il fait honte à sa famille, à son nom, son sang et Roland d’abord va vivre chez Basile avec qui il est au PSG aussi avant de trouver un toît à lui. Bien heureux de tourner le dos à ce père qu’il déteste et ce frère dans les yeux de qui il n’a jamais trouvé grâce. Son seul regret, c’est sa soeur qu’il laisse derrière lui : mais il trouve tous les stratagèmes du monde pour continuer à la voir sans que leur père ne le sache. Dépendant d’elle, de leur relation particulière. Sa mère les aide, trouve des prétextes, invente des excuses, vient même le voir chez lui, lui envoie des paquets. Elle reste sa mère après tout.

1926 ✧ 19 ans C’est la consécration, il est sélectionné dans l’équipe de France de Quidditch et ses rêves de gloire se réalisent. Nouvelle recrue toute l’attention médiatique sportive se tourne vers lui, son parcours, ses prochains buts. La même année,  il rencontre Ophélia et tout fait sens. C'est con. Il y croyait pas. Lui, amoureux ? Pire que ça même, complètement sous le charme, tellement vulnérable. Son passé de briseur de coeurs il le fout à la porte parce que jamais il ne brisera celui d'Ophélia. Serveuse née-moldue du bar sorcier où ses coéquipiers et lui ont leurs habitudes il ne l’avait jamais remarquée à Beauxbâtons. Et s’il a un coup de foudre celui-ci n’est pas réciproque. Ophélia se méfie, sa réputation de briseur de coeur de Beauxbâtons le précède.

1927 ✧ 20 ans Janvier. La mère de Pimprenelle meurt et sa soeur manque d’y passer également. C’est le début de la fin pour Roland qui perd pieds un instant. Son deuil, il le fait en faisant peur à ses coéquipiers : son jeu devient plus dangereux, plus violent, il se défoule sur le terrain à défaut de vider sa conscience quelque part. Ophélia le remarque, devenue amie du rouquin avec le temps. Sans sa mère, y'a plus personne pour dire les mots justes afin qu'il regagne le droit chemin. Roland est indomptable, au fond du gouffre aussi. Ophélia l’aide à se relever, l’écoute des heures durant après la fermeture du bar où elle travaille. Et finalement tombe amoureuse également.

1928 ✧ 21 ans Pimprenelle le quitte et part en Nouvelle-Orléans où il ne viendra pas la voir par manque de temps. Entre le Quidditch et Ophélia, il ne parvient pas à avoir assez de jours consécutifs pour prendre le bateau et rejoindre Pimprenelle. Leur amie commune Marianne le fera pour lui, emmenant dans ses valises lettres et paquets lorsqu’il ne les lui envoie pas lui-même. Cependant la distance finira par les éloigner plus encore.

1929 ✧ 22 ans Début novembre. Ce qui devait arriver arriva, bien sûr qu'il demande à Ophélia de bien vouloir se marier avec lui. De passer le restant de ses jours à côté de lui. De tout partager. Il l'aime trop pour s'imaginer vivre autrement. Elle dit oui.

1929 ✧ 22 ans Fin novembre. C'était pas vraiment une sportive Ophélia. Mais elle s'était toujours bien débrouillée sur un balais, la faute à Roland qui ne lui avait pas vraiment laissé le choix lors de leurs débuts. Le mariage approche, elle est si belle dans sa robe turquoise ce jour là. Elle est même belle quand elle chute. Elle est même belle quand elle ne s'en relève pas. Sa fiancée meurt sur le coup, maladresse inexpliquée. Vies brisées, la sienne et puis celle de Roland qui perd toute raison, retombe dans ses travers. Plus rien n'a d'importance sans Ophélia. Ce qu’il ne sait pas c’est que cet accident n’en est pas un. C’est que son père en apprenant qu’il allait se marier à une née-moldue a vu rouge, ne voulant pas que son nom soit associé à celui d’une personne de ce genre. Alors le paternel a fait ce qu’il sait faire le mieux : il a détruit une vie, a demandé à Lucien de jeter le sort qui n’a rien trouvé de mieux que demander de l’aide à Pimprenelle en prétextant une commande pour quelqu’un d’autre. La pauvre sorcière n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait, des conséquences et de la vie qu’elle allait briser.

1930 ✧ 23 ans Depuis le décès d'Ophélia, il vit à 100 à l'heure, il vit fort, vite, il brille trop, se brûle un peu. Beaucoup. Mais ça n'a pas d'importance. Il met ça sous le coup de la jeunesse qui profite de la vie, parce qu'elle est trop courte, n'est-ce pas ? C'est un brin auto-destructeur, mais il s'en fout. Ça lui va très bien comme ça. Les flash des photographes, les cris de la foule, ceux des fans qui se glissent dans ses draps le temps d'un soir, l'alcool, la fête, la gloire. Roland est inarrêtable, incontrolable : sa dette envers le Montmorency manque de lui attirer d'énormes ennuis, parce qu'il paye pour du bon temps, pour oublier, pour combler le vide qu'Ophélia a creusé en tombant sans se relever. Sa colère, contre lui et contre la vie, il la défoule en participant à des duels de sorts illégaux. Entre raclées mémorables et victoires toutes aussi marquantes, c'est le seul moyen qu'il a trouvé pour se vider l'esprit et avoir, l'espace d'un instant, l'impression d'exister lui aussi. Au sommet de la gloire dans l'oeil public, dans le privé Roland oscille entre coquille vide et véritable tempête instable. Il joue avec le feu mais s'en contre fou. Quand on lui propose de rejoindre l’Ordre du Temple il accepte sans se poser plus de questions, partageant leurs idées, ajoutant un nouveau hobby pour se vider la tête. C'est bien la seule chose un brin sérieuse dans sa vie d'épicurien de l'extrême.