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✧ ARNACOEUR (basile) ✧
par Basile De Morangiès, le Lun 16 Sep - 17:12

Basile De Morangiès

Message : 29
Arrivé en France : 28/08/2019

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Basile De Morangiès
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BasileDe Morangiès
THE SHOW MUST GO ON.
  • Nom ✧ Le nom de De Morangiès est celui du sorcier, celui d'une famille au passé glorieux, au nom inscrit dans le monde de la presse et de la politique. Ce que le monde ne sait pas encore c'est qu'il est loin de rouler sur l'or, et que la faillite est proche.

    Prénom✧  Basile, il ne pense pas que ce nom ait une résonance toute particulière, ou même une signification pour ses parents. Ca leur convenait, c'était l'essentiel. Basile  & Bénédicte, c'était la paire de jumeaux qui avait vu le jour. Ils auraient dû ne jamais être séparé l'un de l'autre. Le second prénom est Anselm, basique quand on fait partie de la noblesse.

    Naissance ✧ Vingt trois années qu'il foule cette terre, jamais il n'aurait dû fêter tout ces anniversaires seul. Elle aurait dû être là, Bénédicte. Elle aurait jamais dû n'en manquer un seul, cette part de lui, la meilleure qui s'est éteinte. Le château Marais – Gimouille, le domaine de sa famille, c’est là qu’on vu le jour les deux enfants des Morangiès. Basile, le premier né, et une enfant plus fragile quelques minutes après, Bénédicte. C’était une nuit orageuse de 1907, durant une nuit d’été, le 26 septembre. La peur d’avoir des enfants en mauvaise santé ne s’estompa jamais vraiment, surtout avec une paire de jumeaux.

    Nature du Sang✧  Son sang est pur, ce qui est recherché dans les mariages magiques, c'est bien là sa seule qualité de futur époux éventuel.

    Statut Matrimonial ✧ Il a envoyé valser les fiançailles l'an dernier, celles de son choix avec une créature de rêve. Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas... La richesse de la demoiselle avait fait rêver sa famille et aurait mis un terme à bien des ennuis.  Mais, la solitude du cœur, pourtant sa famille aimerait que l’héritier continue d’avancer dans la vie, et fonde la prochaine famille qui verra le nom de Morangiès  s’élever. On cherche des dotes sérieuses et prometteuses, ne lui laissant pas le droit de rêver à l’existence sans soucis dont tous les jeunes de son âges pourraient rêver. Il sait qu’il n’aura pas le choix, il l’accepte. Après tout, il est l’héritier, tout repose sur ses épaules.

    Occupation✧  Ancien joueur de quidditch star à la retraite à cause d'un coeur fragile. La malédiction familiale le précipite sur le banc et le voilà depuis peu comme journaliste sportif. Assouvissant une passion pour l'écriture qui l'habite depuis tant d'année au sein du journal familiale.

    Traits de Caractère✧  Immature  - imprudent - Possessif - Ambitieux - Libre - Sérieux - Studieux - Direct - Rancunier - Méfiant - Anxieux - Jamais assez bon - À la recherche de l'approbation de son père - Malin - Doué - Maladroit dans la vie privée - Bienveillant - Fort - Courageux - Impatient - Perfectionniste - Fier - Passionné.
  • Epouvantard✧   Quand il était plus jeune, c’était ni plus ni moins que la Grande Faucheuse, la mort qui vient le chercher, mais avec me temps, la peur à évolué, et la mort à maintenant un visage. Bénédicte au teint cadavérique qui vient le chercher, et qui l’appelle, ombre d’elle-même, morte, vide de sa fougue. Un fantôme sans âme.

    Patronus✧  Le sorcier est brillant, le patronus l’est aussi, celui-ci prend la forme d’un Phénix, si seulement l’existence humaine était telle un phénix, capable de renaitre de ses cendres. Mais, hélas, la mort est permanente, certaine, incontournable.

    Amortentia✧  L’odeur d’un bon livre, c’est quelque chose qu’il aime. Mais ce qu’il aime par-dessus tout c’est l’odeur du grand large, ce petit d’iode qui le transporte et l’apaise dans les moments les plus durs. Mais aussi, une persistante odeur de gâteau qui sort du four dont il ne connaît que trop bien l'origine.

    Baguette Magique✧  La baguette a été achetée chez les Lupin, sur l’île de la cité. Elle est composé de bois de cyprès, un bois noble, comme le sorcier qui la manie. Il parait qu’il signifie que le sorcier est loyal et courageux. Mais visiblement, concernant Basile, l’art des baguettes s’avère inexacte. En son cœur, un crin de sombral la panache des sorciers ayant vaincu la mort. Dans un sens c’est tristement vrai, lui a vaincu là où Bénédicte est tombée. La baguette mesure 30.5 centimètre, et est légèrement incurvée.

    Particularité Magique✧ Parfaitement normal, son coeur brisé au sens figuré comme littéral.

  • Citoyens


    Que pensez vous des moldus, et du fait que vous soyez obligés de vous cacher d'eux au quotidien ? ✧
    Basile n'a pas d'avis particulier sur les moldus, il n'a jamais réellement eu à faire à eux, et quand bien même il n'a aucune haine à leur égard. Basile n'a pas l'impression de se cacher car il aime cette vie faite de petit rien, et cette communauté magique soudée. Il ne l'a jamais vu comme une contrainte, mais il est partisan de l'idée, pour vivre heureux, vivons caché.

    Grindelwald, ce nom fait la une des journaux sorciers mondiaux, quelle est votre position vis à vis de cet homme ? ✧
    Le nom lui parle, et la sinistre réputation qui va avec aussi. Basile a voyagé à travers l'Europe pour les besoins du quidditch et de son ancienne équipe, et il a vu la peur qu'inspirait ce nom plus que l'espoir que certain prétendent qu'il donne. Son avis est de libéré la magie du joug de moldus et du secret que cela implique. Basile n'est pas du tout pour, passionné d'histoire, il est très cultivé quant à l'histoire et ne voit pas l'avenir sous un oeil radieux si Grindelwald venait à convaincre les autorités.


Pseudo✧ Ton nom mon lapin.

Âge✧ Ton âge mon enfant.

Comment as-tu trouvé le forum ?✧ Comment tu t'es retrouvé ici.

Avatar ✧ La merveilleuse personne qui te sert d'avatar !
✧ Re: ARNACOEUR (basile) ✧
par Basile De Morangiès, le Lun 16 Sep - 17:18

Basile De Morangiès

Message : 29
Arrivé en France : 28/08/2019

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this story is aboutlove
The greatest thing you'll ever learn is just to love and be loved in return.

Les femmes de la vie de Basile sont certainement ce qui compte le plus dans sa vie. Chacune ayant son importance inestimable. Enfant, il héritait déjà d’un poids sur ses épaules, mais jamais ces femmes ne l’ont rabaissé, jamais. L’enfant héritier peut compter sur elles, coûte que coûte.


Estelle, La Maman.

Un enfant de trois ans, il marche bien droit. Basile a toujours su être adroit, et bien se tenir. Il n’en eut jamais le choix que de bien se tenir. Son père en tolère pas la moindre courbure dans son dos, ni le moindre faux pas. Déjà si jeune, un poids sur les épaules du garçon qui porterait leur héritage un jour. De Morangiès, une famille avec un nom, un domaine, un empire, mais qui déjà alors qu’il gambadait à peine manquait cruellement d’argent. Des vêtements de secondes mains, mais surtout une mère magicienne qui d’un bout de chiffon lui faisait des vêtements de petit prince. ‘Mon Basile.’ Murmure la mère en serrant le fils vivant que lui a donné la vie dans ses bras. Un fils parmi un océan de fille - le seul survivant des deux. L’autre, son nom était banni, comme son douloureux souvenir. Emporté par le mal qui rongeait cette famille injustement et qui prenait les enfants comme les adultes par la voie d’un destin hasardeux.  Le garçon monte sur les genoux de sa mère qui dépose son tricot sur la table du jardin. Elle était prévenante, préparant les jours froids d’hivers qui se profilait. Ne sachant que trop bien, que l’argent manquerait et que les vêtements chauds seraient utile à ses enfants. Car, Basile n’était pas le seul. Séraphine, Cléophée étaient là bien sûr, mais il y avait Bénédicte, son coeur, celle avec qui il était venu au monde. ‘Tu n’es pas avec Bénédicte mon chéri ?’ La douceur d’une mère, rien ne la remplace. Pourtant, Estelle venait d’une famille où l’amour n’existe pas, où la douceur n’est qu’illusion. Elle donnait tout à ses enfants, absolument tout. Un amour inconditionnel - elle leur devait tout. Parfois, elle disait même que sans eux, elle n’était rien. ‘J’ai pas envie de jouer avec les filles, elles se moquent de moi.’ Lance le petit garçon en restant assis sur ses genoux. Ses doigts maladroits touchent le ventre arrondis de sa mère. Elle était enceinte, et donnerait bientôt naissance à un enfant de plus. Elle semblait heureuse, mais bien qu inquiète. Basile savait déjà lire en elle, ‘J’espère que ça sera pas une fille, j’en ai marre des filles.’ Sa mère rit alors, aux éclats. Etait-ce là peut être la première fois qu’il avait entendu ce rire cristallin et naturel. ‘Même si tu te chamailles avec elle, elles t’aiment beaucoup, et tu les aimes aussi.’ dit-elle, replaçant l’une de ses mèches frisées et sauvages sur son crâne. ‘Oui, mais je voulais avoir un frère, comme Côme.’ A ce nom, le visage de sa mère se fige. La perte d’un enfant n’est pas chose facile. Il y avait ce quelque chose qui se brisait en elle quand ce nom retentissait. L’étreinte de la mère se fige, et c’est comme un rejet. Basile voit comme un fossé entre une mère et son fils. ‘Qui t’a parlé de Côme, c’est Séraphine ?’ Lance-t-elle, froide comme la glace. Un homme surgit un journal à la main. Droit, fier, et tout aussi glacial que le ton d’Estelle. ‘Cette petite insolente devrait tenir sa langue.’ Le point sensible de cette famille. Mais les blessures du père et de la mère n’étaient pas les mêmes. L’un avait perdu une partie de son être, l’autre un moyen d’assurer l’avenir de sa famille. Basile s’en va pour répliquer que Séraphine n’y était pour rien, qu’il avait trouvé des affaires et que Bénédicte et lui avaient tenté de déchiffrer le nom écrit dessus. Mais, il n’en a pas le temps. Son père l’attrape, le soulevant des genoux de sa mère, le maintenant par le petit col d’enfant qui était le sien. ‘Côme est parti, parce qu’il ne m’a pas écouté, parce qu’il n’a pas écouté son père, tu veux finir comme ton frère ? Non, alors tu vas sagement retourner jouer dans ta chambre loin de tes soeurs. Tu m’entends ?’ La violence des mots, le mensonge que Basile prendra pour vérité jusqu’à plus tard. L’enfant de nouveau sur ses pieds retient ses larmes. Ce n’était qu’un mensonge pour le tenir dans le droit chemin. Un chemin qui lui coûterait tant. L’enfant jette un regard à son mère qui fuit le sien. Il entend vaguement ‘Cesse donc de les materner, regarde ce que ça a donné avec le premier.’ Ce fut la dernière fois que Basile entendit rire sa mère, la dernière fois qu’elle le prit dans ses bras. Pendant vingt longues années. Il s’en était allé dans sa chambre, jouer avec des figurines de plomb, solitaire jusqu’à ce que ses soeurs viennent le délivrer. Car malgré la menace d’un père, il n’a jamais cessé de les chérir, de les aimer. Jamais.


Bénédicte, le coeur.

Une enfant qui lui ressemblait trait pour trait, à ceci près que c’était une fille. Bénédicte et Basile étaient nés le même jour, faux jumeaux, vrais complices. On ne les voyait rarement l’un sans l’autre, pour ainsi dire jamais. Toujours fourrés ensemble, bien que détenteur de chambres séparées, souvent et à tout âge, le soeur ou le frère venait rejoindre l’autre pour de longues conversations nocturnes. Combien de fois en avaient-ils oubliés de dormir ? Son ombre, sa moitié, sa conscience, sa raison, sa jumelle. Les qualitatifs pour cette personne étaient multiples, et infinis. Infini comme l’amour que lui portait Basile. Infini car rien n’était assez fort pour mesurer ce lien qu’ils avaient. Plus fort que n’importe quel autre lien familial. Plus que tout. Ils s’étaient promis qu’ils resteraient ensemble, pour toujours et à jamais.  Les promesses d’un enfant ne valent rien. Pourtant, pour eux c’était absolument tout. Une union parfaite, une communion, une balance. Bénédicte, elle contrebalançait tout ce qui n’allait pas chez lui.  ‘Calme-toi Basile.’ disait-elle assise sur son lit en tailleur tandis que lui venait de jeter un livre à travers la pièce. Colérique, il ne l'était que rarement.  'Me calmer ? Mais Béné, tu sais bien que jamais ça ne sera suffisant pour lui ! JAMAIS! ’ Répond alors froidement, sèchement, le sorcier. Comme un enfant que l’on punit, il est sur la défensive. Ce n'était pas contre elle que sa colère était dirigée, ce n'était jamais le cas. Mais elle savait très bien que pour leur père, ça ne serait jamais assez. Il n’était pas aussi exigeant avec elle qu’il ne l’était avec lui. Elle était la constante sur laquelle il se reposait, ce roc dont il avait désespérément besoin pour calmer ses angoisses et ses anxiétés. La seule à connaître la faiblesse au creux de son être, l’insécurité qui le ronge, l’ambition qui se noie.  Ils s’étaient promis d’être là, l’un pour l’autre. Mais, chez les Morangiès, la mort comme votre propre ombre vous poursuit sans relâche et emporte avec elle les êtres qui vous sont cher, sans vous laisser le temps d’un au revoir.  Les images repassent en boucle dans sa tête. Comme un film qu’il connaitre par cœur, qu’il ne cesserait de revoir. Elles les hantent, les images. Bénédicte, elle le hante . Il relève la tête, et elle est déjà face à lui, s’appuyant contre le bureau pour être près de lui .'Basile....' Lui murmure-t-elle les yeux dans les yeux. Ces yeux qu'ils partageaient, qui se ressemblaient, que les liaient.  'Non, tu le sais très bien, tu sais très bien que ça sera jamais assez.' La rage, et surtout un sanglot qu'il ne saurait laisser éclater lui bloque la gorge.  'Bas...' Jamais assez. Basile le savait, quelques soient ses choix, son père ne les accepterait pas, et jugerait avoir de meilleurs plans pour lui que ce qu'il venait à décider lui. Avec le temps, Basile s'était habitué, mais ça restait si douloureux. Après lui et Bénédicte était venue une dernière fille, et la vie ne donna plus d'enfant à cette famille. Pas un enfant de plus ne subirait cette pression à part eux.  'Je fais ça pour nous, pour notre famille, avec mon salaire on va pouvoir réparer le toit, acheter à bouffer, et payer une robe de bal à Léonie bordel.' Son salaire, ce poste en équipe de Quidditch qu'il avait décroché par son seul talent de poursuiveur au sein du Paris Saint Gargouille. Son père avait trouvé cela scandaleux pour un sorcier dont la famille était au Sénat. Faire le mariolle en l'air, voici comment il qualifiait le quidditch. Mais, son fils allait ramener assez d'argent pour nourrir la famille, et il lui faudrait des années pour tenter d'éponger les dettes. Peut être avait-il frappé son père en plein orgueil.  'Je le sais ça.’ répond-elle doucement, posant sa main tendre et apaisante sur son épaule. Bénédicte avec ce pouvoir sur lui, de calmer ses colères, de l'apaiser comme personne. Alors qu'ils sont debout et qu'il lâche défaitiste, 'Mais ça suffit pas.' Elle l'apaise en le faisant s'asseoir avec elle sur le bord du lit. 'Ca suffira Basile, tu...' Elle souffle doucement, grimaçant quand il l'interrompt encore. 'Je ne suffirais jamais, Côme aurait sans doute rendu père fier lui, sans doute.' Côme, ce nom tabou en qui leur père avait placé ses rêves, ses espoirs et qui était mort de la maladie de Morangiès avant même d'avoir dix ans.  Des espoirs qui peut être ne se seraient jamais concrétisés. Quoi qu'il en soit, son père idéalisait Côme, et rien de ce que pouvait faire son seul fils en vie ne trouvait grâce à ses yeux. Bénédicte ne l'entend jamais de cette oreille, elle a cette force que son jumeau lui envie à chaque seconde, cette foi, 'Je t'interdis de dire ça, tu m'entends. Je te l'interdis.' Elle le secoue. 'Mais qu'est...' Elle le giffle doucement, sans violence, juste pour lui remettre les idées en place comme elle le faisait souvent. Basile avait besoin de rappel à l'ordre la plupart du temps. 'Séra, Cléo, Léo et moi, on sait que tu fais tout pour nous, on le sait, c'est bien suffisant tu ne crois pas ? C'est ce qui compte non ? Nous, juste nous, pas eux, pas père et mère.' Juste nous. Juste eux, ces mots étaient importants. Basile dans le fond savait très bien qu'ils n'y avaient qu'eux qui comptaient. Son père il ne devait pas lui accorder autant de crédit. Et leur mère, elle s'était perdue, pourtant, dans le fond il avait toujours envie de la défendre, ce souvenant de son étreinte lointaine, de ce rire sincère, 'Mère elle est...' Il n'a pas le temps de finir, elle l'interrompt et il se ravise craignant la seconde gifle. Bénédicte en voulait tellement à leur mère, même avant, elles ne s'étaient jamais accommodées l'une de l'autre, jamais. 'Incapable de se regarder dans un miroir, elle est là, mais c'est comme si elle nous avait abandonnés, elle ne se bat pas pour nous. Basile, regardes-moi quand je te parles par les Saintes !' Il a baissé les yeux quand elle parla de leur mère, mais les releva quand elle le somma de le faire. Basile manquait de confiance en lui. Il n'avait aucune idée de ce qu'il voulait être ou devenir. Il n'avait jamais pensé à lui une seule seconde, jamais. Il avait pensé à elle, à Côme, à Séra, à Cléophée, à Léonie, à leur mère, et à leur père, mais jamais à lui. Jamais on ne lui avait demandé ce qu'il voulait lui.  'Pourtant j'ai l'impression de n'arriver à rien...' lâche-t-il dans un soupire, épuisé. Las, à bout. La jumelle se rapproche pour venir se coller à lui, posant sa tête sur son épaule, côte à côte.  'Tu vas devenir une star, tu vas nous entretenir, et tu vas épouser la femme de tes rêves un jour, et là tu nous oubliera parce que Marianne sera si radieuse que tes soeurs te paraitrons bien insignifiantes à côtés !' Elle est si joyeuse en disant ces mots. Lui aussi, il sourit. Marianne, ô la douce Marianne. Le fait de l'évoquer éloigne soudainement ses tourments, mais il fronce les sourcils quand elle dit qu'il allait s'éloigner de ses soeurs, 'Jamais de la vie.’ dit-il en la serrant contre lui. 'Tu as intérêt à l'épouser tu sais, sa dote est énorme.' Un rire sincère s'échappe de ses lèvres. Sa dote, son argent, c'était la seule chose à laquelle avait pensé son père et sa mère quand ils avaient appris qu'ils sortaient ensemble.  Mais, il veut parler de son sang, de ses soeurs, 'Je parlais pas de ça, jamais vous seriez insignifiantes, vous le savez.' Jamais, ô grand jamais il ne pourrait les voir devenir insignifiantes. Elles étaient tout pour lui, absolument tout. Séraphine, elle l'avait plus élevé que sa mère, Basile lui devait tellement - y compris des punitions. Cléophée lui avait enseigné l'art d'aimer les livres et de les chérir. Léonie lui avait appris qu'on pouvait s'amuser dés que l'on le voulait, et qu'il fallait juste se lâcher. Et Bénédicte, elle lui apportait tant. Tellement. Sa raison, son coeur. 'Comment pourrait-on connaître les pensées de Ô Basile le magnifique ?' Le taquine-t-elle. Il se décolle d'elle. 'Arrête !' Il veut rire, mais s'efforce d'être sérieux. 'Basile le Magnifique, j'ai vu vos lettres avec Roland !' Elle se lève en trombe pour s'éloigner de lui, sachant très bien comment cela allait finir. 'Arrête ça !' Menace-t-il en essayant de l'attraper, tandis qu'elle saute vive comme un lièvre sur le lit, 'J'ai aussi vu l'autre Basile, celui qui écrit les lettres les plus romantiques qui soit à la fille de ses rêves. Rénove le toit, nourrit tes soeurs, offre une robe à Léonie, mais pense à offrir une bague à Marianne, s'il te plait.' Ni une ni deux, sans réponse à ces mots qui le touchent pourtant bien plus qu'il ne l'aurait voulu, il attrape sa jambe et la fait tomber sur le lit, se jetant sur elle pour la faire taire. Les rires d'un combat fraternelle. 'Ô ma douce !' imite-t-elle en riant et en se chamaillant. 'BASILE, BENEDICTE ARRETEZ CE BOUCAN ON NE S'ENTEND PLUS !' Leur père entre sans frapper, laissant la paire de jumeaux sans voix. Le regard et la voix glace Basile, et Bénédicte aussi, elle se renferme sur elle même. Il était dur avec lui, mais bien aussi avec elle. 'Cessez de vous conduire comme des enfants, vous n'en êtes plus.' La porte claque. Assis l'un à côté de l'autre, elle attrape sa main. Pose sa tête sur son épaule. 'Promets-moi que tu ne vas jamais m'abandonner ici avec lui, et qu'ensemble on contemplera le lever de soleil de nos quatre-vingt ans au sommet de la Tour Eiffel ?' Posant sa tête contre la sienne, 'Promis.'  Il ne restera rien d’autre que des regrets. Et des promesses brisées.


Léonie, la jeunesse.

La fougue de la jeunesse, l'impétuosité de l'âge. Léonie était une vraie boule d'énergie, un vrai tsunami à elle toute seule.  Quatre ans de moins que Bénédicte et Basile, elle admirait son frère sans jamais l'avoué. Ils jouaient au chat et à la souris, se chamaillant sans cesse. Plutôt mourir que de dire qu'ils tenaient l'un à l'autre. Plutôt mourir. Léonie était une déception pour ses parents, encore une fille. Une fille de plus qu'ils auraient du mal à marier sans un sous en poche.  Basile faisait de son mieux pour qu'elle s'en sorte, malgré cette épée de Damoclès qui pesait sur toutes. A seize ans, vient le premier bal dans la scolarité de Beauxbâtons, et ses soeurs n'avaient pas eu la chance d'avoir la robe de leur rêve. Juste une robe de seconde main un peu rapiécée par leur mère. Basile avait la chance d'avoir un travail plus qu'alimentaire. Il essayait d'éponger les dettes de sa famille, mais cette fois-ci, il pouvait faire quelque chose pour Léonie. Juste un petit quelque chose qui l'aiderait à se sentir bien, et heureuse. 'Une robe ?' Sautille-t-elle de joie. 'UNE VRAIE ROBE ?' Comme s'il allait lui offrir une fausse robe. 'Une fausse robe évidemment, en papier crépon.' La charrie-t-il avec sarcasme.  Basile aimait sa famille, il ne savait juste pas comment le montrer, comme le dire, comment agir. Elle est joyeuse, radieuse et souriante. Ils sont dans la cuisine, par dessus l'épaule de sa soeur, il voit Bénédicte un sourire aux lèvres. Fière de son frère qui faisait un premier pas vers la plus jeune. Sa jumelle savait ô combien il était difficile pour lui de dire les choses.  Léonie sautille sur place, elle s'empresse de serrer son aîné dans les bras. Chose inhabituelle, mais ô combien naturelle. 'Tu vas venir avec moi hein ?!' La bonne humeur, elle était ce rayon de soleil dont Basile avait besoin. 'Certainement pas, vos trucs de gonzesses même pas en rêve !'  Elle se serre encore plus fort, comme si c'était une menace. 'Tu vas venir avec moi ! ALLEZ ! Sinon tu seras mort d'un câlin de la petite dernière ! ALLEZ !' Une enfant qui n'avait jamais été gâtée pourtant qui agit comme tel. 'Lâche-moi vermine...' Maugrée-t-il, feignant d'être horrifié.'Ô Basile le magnifique je t'en supplis...’ Ca s'en était trop, il se dégage d'elle. Il la fixe, 'D'où tu tiens ça...' Elle pouffe de rire. 'Apprends à cacher tes affaires...' Il oubliait facilement que Léonie était une fouineuse, une gentille fouineuse mais une fouineuse quand même. 'Okay, va pour aller avec toi.' Elle lui saute de nouveau dans les bras, 'Et peut être qu'on peut demander à Marianne de venir, hein ?' C'était donc là le but de sa présence à lui, faire venir Marianne. 'Tu veux que Marianne vienne, et bien allez y entre filles.' Ca serait mieux comme ça. 'Non je veux voir si elle est digne de toi, je veux voir, je veux juger.' Il sourit, il tenait à cette petite insolente. Basile lui ébouriffe les cheveux. 'Allez viens, on y va, on passe la chercher.' Il s'en va avec la plus jeune sous le regard de sa moitié, Bénédicte, déjà bien fatiguée mais qui jamais n'avait laissé échapper le moindre signe, la moindre faiblesse. 'Je suis sûre qu'elle n'est pas aussi gentille que cela, c'est pas possible, elle a forcément un truc qui cloche.' Tentait Léonie, essayant de prendre Marianne en traître, parce que Basile comptait pour elle, et vice versa.

Marianne, l’âme.

Marianne c'était un poème, c'était la douce mélodie d'un ballet. Cette demoiselle était tout pour Basile, la seule femme qui au delà de son sang arrivait à lui donner envie de tout sacrifier. Il l'aimait, aussi difficile il avait été de l'admettre, désormais c'était une évidence. L'admettre est une chose, l'affirmer en est une autre. Basile avait du courage pour certaines choses, mais il lui faisait cruellement défaut pour d'autre. Sa force, il la trouvait auprès de ses soeurs qui derrière leurs remarques lui étaient d'un réel soutien. Des mois, pour ne pas dire deux années complètes à mettre de l'argent de côté pour lui offrir la bague de ses rêves. Il avait dû aller puiser des informations dans la boîte à bijoux de la jeune femme pour s'assurer que le choix serait le bon. Un choix difficile, onéreux mais dont rien ni personne n'aurait pu le faire douter. Marianne, il a su à la seconde où il lui a parlé qu'il passerait le restant de ses jours avec elle. Elle était entrée dans sa vie, telle la comète de Halley qu'on ne voit qu'une fois dans une vie. Fascinante, unique, et que l’on oublie jamais. Il n'attendait pas soixante seize ans pour lui demander de l'épouser non, certainement pas. Il fallait juste savoir le faire au bon moment, et de la bonne façon. Faire les choses dans les règles, pour une fois. Faire le bon choix, demander à Camille Hermé la main de fille alors qu’il avait un couteau à la main n’avait pas été la meilleure idée de Basile, mais il l’avait fait. Et tout en coupant un oignon avec la dextérité d’un chirurgien, son père avait dit oui non sans avoir les dents serrées. La demande, il l’avait fait le soir de Noël, en plein dîner. Pour elle, juste pour elle. Il n’avait pas la sensation d’être un cadeau, c’était ainsi qu’il le lui avait dit. ‘Avec le recul, je ne suis certainement pas un cadeau, mais toi. Toi, tu es le plus cadeau de toute mon existence, et je voudrais passer le reste de celle-ci avec toi.’ Des mots honnêtes, sincères et vrais. Basile avait parlé avec son coeur. C’était ce qu’il voulait de tout son être, passer le reste de sa vie avec elle. Ce soir là, il avait vu de la fierté dans le regard de ses soeurs qui se disaient que leur crétin de frère avait finalement grandi. Il avait vu de la joie dans le regard de celle qu’il aimait, dont le oui s’était mêlé à des larmes communicatives. Puis, il y avait eu son père qui était heureux, non pas que son fils le soit, mais que la perspective de la dote de sa future belle-fille rendait heureux. Basile ne s’en soucia pas, serrant son aimée dans ses bras dans une étreinte qu’il aurait voulu que jamais elle ne finisse. Saisir toute l’immensité de l’instant, et le fixer pour l’éternité. Ce bonheur éphémère qui demain ne sera plus. Il se souvient de cette étreinte, de ses bras autours de sa nuque, de ses mains à lui liées autours de sa taille, du baiser échangé, ce baiser avec un goût salé de larmes de joies. Ils avaient tout pour être heureux, c’était leur conte de fée à eux, enfin. Leur lambeau de bonheur mérité n’est-ce pas ? Le bonheur, ce n’est qu’une illusion.

Il n'avait pas le choix. Pas le choix que de briser le cœur de Marianne et le sien par la même occasion. Ce n'était pas une question d'honneur, ni une question d'argent ou de valeur. C'était une question d'amour, et de vie ou de mort. Ni plus, ni moins. Basile a pleuré une partie de la matinée, seul, la nouvelle est dure à digérer, mais il doit tout laisser sortir pour ne plus rien ressentir après. Il n'a pas le droit de faiblir devant elle. Non. Il le fait pour elle, aussi saugrenue que cela puisse paraître. Tout ce qu'il faisait, ce n'était que pour elle. Parce qu'il l'aimait, parce qu'il la chérissait plus que tout. Plus que sa propre vie. S'il avait pu endosser la malédiction à sa place, il l'aurait fait. Il aurait pu choisir de ne pas y croire, mais la détresse de Sofia Hermé était réelle. L'histoire plus que plausible. Les rêves de Basile s'étaient brisé, et sa comète s'en allait soudain, comme elle était venue. Unique, et inaccessible. Elle le demeurera, jusqu’à ce qu’elle soit brisée. Brisée, Marianne ou la malédiction. La grand-mère précisait avoir tout tenté pour la lever en vain. Un mariage la condamnerait comme sa propre mère, à périr par les flots. Il ne pouvait résolument la perdre. Enfin, il pouvait la perdre, mais il ne pouvait pas laisser les siens la perdre. Marianne était aimé, dans sa famille, par ses amis, et par Basile. Il se sacrifiait volontiers pour sa vie à elle. N’était-ce pas là l’ultime dévouement ? L’ultime preuve d’amour d’un homme qui sacrifiait son cœur pour la vie de l’être aimé. Ce jour là, le jour de la saint Sylvestre, les deux fiancés c’était donné rendez-vous chez elle pour déjeuner avant de passer la soirée ensemble avec tous leurs amis pour fêter l’année à venir, et leurs fiançailles. Ca aurait dû être une si belle soirée, l’amour au grand jour entouré des gens qu’ils affectionnent. Tout aurait dû être parfait. Absolument tout. Mais le glas avait sonné pour eux. Il préférait que cela soit le glas de leur relation plutôt que les Moires viennent prendre la vie de Marianne en coupant le fil de celle-ci. Anxieux, il passe la porte de l’appartement des Hermé. Par un heureux miracle aux heures des repas, son père à elle travaillait toujours ou presque. Le cœur de Basile se brise quand il la voit dans sa jolie robe bleue ciel, les cheveux délicatement noués avec un ruban de soie de la même couleur. Elle était si belle. Étincelante. Unique.

Elle s’élance vers lui comme à son habitude. Mais la froideur de Basile semble comme la stopper dans son élan. Elle est belle, vêtue ainsi, le collier offert à leurs débuts suspendu à son cou. ‘Basile, qu’est-ce qui ne va pas ?’ Demande-t-elle lisant en lui comme dans un livre. Elle affronte la froideur de son fiancé pour venir se blottir contre lui. Impuissant, il n’a pas la force de la repousser encore. Le regard fuyant, il se doit de puiser dans cette force infâme. Les mains nouées autours de son cou l’oppresse, il est au pied du mur. Il prend sur lui, prenant les bras si fins de la ballerine avec une force mesurée mais réelle pour qu’elle le lâche. ‘Ca.’ Il y a tellement de dédain dans le ‘ça’, eux, leur histoire, les fiançailles, leur mariage; C’était ça, ce ‘ça’. Ce ‘ça ‘qu’il avait mis tant de temps à mettre sur pied. Ce quelque chose qui n’arriverait jamais. Cette histoire qui devait prendre fin. ‘Tout ça, toi, moi, nous.’ Basile brise son coeur en même temps, il en a conscience. Mais plus il brisera son propre coeur, plus celui de Marianne sera en miette. Et elle sera sauve. Son coeur brisé, elle n’aimera plus, elle ne voudra plus l’épouser, ni qui que ce soit. Il voulait lui faire perdre la foi en l’amour qui les animait - les avait animé.  C’était brutal. Mais qu’est-ce que vous ne feriez pas par amour ? ‘Qu’est-ce que tu…’ Commence-t-elle. Mais il l’interrompt, brisant chaque partie de son être qu’il lui restait. Son âme n’y survivrait pas, elle s’en irait avec les fragments de son coeur. ‘Arrête de croire que toi et moi c’est réel. De croire que j’ai envie de ça.’ Oh dieu, qu’il en avait envie. De ça, de leur histoire, d’elle, de leur avenir. Il en mourrait d’envie. ‘Je suis pas prêt à sacrifier ma vie pour toi, une petite ballerine qui se rêve journaliste, quel manque cruel d’ambition, comme si les femmes pouvaient percer dans ce milieu.’ Horrible, comme son père, son inspiration sur le moment. Il n’en pense pas un traître mot. Jamais, il ne pourrait. Mais il faut qu’elle y croit, tout simplement.  Il persévère, s’inspirant de l’homme le plus immoral qu’il connaisse. ‘On s’est laissé emporté par nos familles, on a fait une erreur. On va s’arrêter là avant de devoir se supporter jusqu’à la fin de nos vies.’ Son coeur se brise définitivement sur ces mots. Sa comète, il la laissait partir. Il la laissait poursuivre sa vie, intouchable, lointaine, laissant passer sa chance. ‘Je le fais pour toi.’ lâche-t-il. Une dernière vérité qui pouvait sonner si fausse pour elle. Elle pleure, et pour seule réponse, une gifle. Une putain de gifle qui le brise une fois encore. Restait-il encore quelque chose à briser en lui ? Après cet instant, il se dit que non, et pourtant. ‘Pour moi ? Tu le fais pour moi ?’ Il n’y a rien de pire que de la voir en larmes de la sorte. Il donnerait tout pour la prendre dans ses bras, la rassurer, lui dire qu’il allait trouver une solution, qu’il allait l’aimer jusqu’à la fin des temps, et qu’il la sauverait autrement. Mais, il ne pouvait pas. Il n’avait que cette solution, juste ça. Le sanglot de Marianne lui noue l’estomac. Basile a envie de vomir, il se déteste, il se hait, et pourtant il sait qu’il fait le bon choix. Le dévouement c’est donner à l’autre ce que l’on a pour faire son bonheur. Il détruisait leur amour pour sa vie, c’était aussi simple que ça. ‘Vas t’en. VAS T’EN!!’ lui hurle-t-elle dessus. Il s’en va, ne se retourne pas, dur et froid. Comme son père. Ce soir là, il l’avait passé dans un bar avec Roland, juste tous les deux, à boire comme des trous. Personne n’a jamais su la vérité sur leur rupture, juste Basile et sa grand-mère. C’était son secret, ça le hantait tous les jours. Il passerait sa vie à l’attendre, la comète, qu’elle repasse près de lui, ne serait-ce que pour l’admirer de loin.



Séraphine, la raison.

Le coeur est lourd, le coeur est serré. Le sien ne manque aucun battement, le sien ne s'arrête pas. Basile est en vie, il est en vie. Mais pourquoi l'était-il encore ? C'était à deux qu'ils étaient venus dans ce monde. Jusqu'à quatre vingt ans, Basile avait promis. Mais pas elle. Elle n'avait pas promis. Bénédicte était partie. Une promesse s'envolait, comme les souvenirs. Le temps lui paraissait soudainement bien dérisoire, et bien assassin. Ils s'étaient quittés, en mauvais termes, sur une dispute. Sur un, 'J’en ai rien à foutre, sors de cette chambre.' de la part de Basile, qui sans un mot lui avait lâché cela. Froidement, fièrement comme à son habitude. Une dispute de plus entre eux, une de trop, et la dernière après tout. Marianne avait encore été le sujet de cette dispute, Bénédicte ne comprenait pas pourquoi Basile se faisait tant de mal, pourquoi Basile la rejetait toujours. Pourquoi il n’admettait pas qu’il avait mal, qu’elle lui manquait et qu’il l’aimait. Basile n'avouerai pas, peu fier de ce qu’il avait fait à Noël, mais il n’avait eu le choix. Bénédicte ne pourrait pas comprendre. Elle n’avait pas aimé comme lui. Pas avec autant de ferveur, ni de force. Elle ne comprendrait pas, lui avait-il répéter ce jour là. Jamais, jamais elle ne pourrait. Sousentendant que jamais personne ne l’aimerait autant. Il est brutal Basile, il est blessé. Alors, il est odieux avec elle, comme souvent, trop souvent. Même pas un regard, mais elle a ce regard triste. mais qui a vu l’enfant qui boude, elle sait qu’il ne sert à rien de creuser, de chercher à trouver l’adulte au fond. Elle s'était dit sans doute qu’elle viendrait plus tard, quand il serait calmé. A vrai dire, il ne le sut jamais ce qu’elle pensait de lui présentement, ce qu’elle voulait faire. Non, il n’a jamais su. Elle s’est éteinte cette nuit-là, emportée par la grande faucheuse loin de lui. Sans un ‘au revoir’, sans un mot. Il ne resta rien d’autre que des regrets. Et des promesses brisées. Encore et toujours.

Il parait que pour laisser quelque chose sans aller, il faut coucher ses émotions sur le papier. Basile a toujours eu ce talent certain pour écrire, pour mettre les mots à la suite en donnant un sens à tout une vie. C’est plus facile de se prétendre sportif qu’artiste à vrai dire. Ses écrits, il les a toujours gardés pour lui, ou presque. C’était ce jardin secret qu’il cultivait jour après jour, s’estimant toujours indigne d’être lu par autruis. Assit à son bureau, il est silencieux. Muet, figé, les yeux rougis. Il avait besoin de lui écrire une lettre d’adieu, juste un mot pour elle, pour qu’elle comprenne qu’il l’aimait même si les mots ne sortaient jamais de sa bouche. Il avait souvent l’impression de sentir sa présence par-dessus son épaule. Parfois même d’entendre son petit rire narquois et moqueur quand il se la jouait un peu trop prétentieux. Il n’y avait pourtant rien, aucune ombre, aucun souffle. Il ne restait que le néant, et ses regrets qui avec le temps devinrent des remords. Mais, il n’aurait rien pu y faire, la maladie sournoise qui touchait les membres de son sang était tout aussi inexplicable que soudaine parfois. Une roulette russe de la vie au quotidien.  Un quotidien parfois lourd à porter, parfois vide de sens. Il fallait qu’il tourne cette page, sans avoir à se sentir coupable de quoi que ce soit. Rien n’aurait pu changer le cours du destin, certainement pas lui. Il ne prétendait pas être capable de convaincre les Moires de ne pas couper le fil de la vie, il prétendait seulement regretter les dernières paroles qu’il avait eu envers celle qu’il avait aimé depuis son premier souffle, et même avant.Penché sur son bureau, il avait l’impression qu’elle était encore assise à côté lui, le regardant, prête à le gifler parce qu’il venait de dire les pires horreurs qui soient pour des jumeaux. Il sort d’un coup sec un parchemin du tiroir, et saisit la plume qui trônait dans l’encrier. Et il écrit, sans s’arrêter.  
Ma très Chère Bénédicte,

Tu sais, jamais dans ma vie j'ai eu le droit d'être "égoïste" puisque c'est à deux que nous avions décidé de braver le monde. Toi et moi, contre le reste du monde.  Toi et moi, ensemble sans que jamais ô grand jamais tu ne puisses devenir insignifiante.  Depuis la première seconde, jusqu'à la fin, jusqu'à fêter nos 80 ans au sommet de la Dame Fer. On se l'était promis, je te l'avais promis. Je n'ai été seul que durant les trois premières minutes de mon existence, et même si je suis bien incapable de m'en souvenir, le vide qui m'habite désormais m'horrifie et me rappel à ce nourrisson esseulé qui attendait la meilleure partie de lui-même. Alors, égoïste je n'aurais jamais dû l'être avec toi. Jamais, pourtant, mes derniers mots sont impardonnables. Tu le sais, que jamais je n'aurais pensé cela de toi, que mes mots ont dépassé ma pensée. Je n’ai jamais voulu défaire cette promesse. La nôtre, toi et moi, pour toujours et à jamais. J’aurais dû venir te trouver, m’excuser pour ce que j’étais. Mais j’ose espérer que, tu le savais, que je ne pensais pas un traître mot  de ces paroles affreuses. Je n’ai jamais songé un instant à vivre dans un monde où tu ne serais pas là, ni pour me taper sur la tête quand je fais un faux pas, ou rire quand je m’égare dans ma maladresse.

Je ne vois pas comment faire en sorte de continuer sans toi. Qui va m'aider à avancer sur mon chemin ? Qui va me dire que Marianne est la femme de ma vie avec tant de ferveur que l'avoir à mes côtés sera plus fort que la peur de la perdre ? Parce que tu m'as reproché d'être égoïste vis à vis d'elle, c'est faux, je l'ai fais pour elle. C'était la première fois que je ne songeais ni à toi, ni à Séraphine, ni à Cléophée, ni à Léonie, mais à elle. Pardonne-moi les éclats de voix, les mots et les maux. Sans toi, rien n'ira plus. Plus jamais. Je cherchais ton pardon par ces mots, mais je nes les aurais jamais. Jamais plus je n'aurais le son de ta voix. Ni même la tape derrière la tête pour me remettre les idées en place. A peine quelques heures que tu m'as quittés, et ça me paraître faire mille années. Je n'ai pas la force, je ne l'aurais pas. Je faiblis sans ton soutien. Je chute moi aussi - pourquoi la nature ne m'a-t-elle pas emmener avec toi vers les tréfonds des enfers ? Je voulais m'en aller rejoindre Hadès et Perséphone avec toi. Attends-moi, je t'en supplie Bénédicte. Laisse-moi tenir ma promesse, et nous regarderons le soleil de lever sur les Champs Elysées. Les autres, pas ceux où tu ne pourras plus jamais aller. Laisses-moi te rejoindre.

Pardonnez-moi, Séraphine, Cléophée, Léonie, mes chères soeurs. Les êtres les plus parfaits et les plus imparfaits que je connaisse. Celles que j'aime de tout mon être, telle que vous êtes, avec vos défauts, et vos perfections.  Je vous aime, mais je m'en vais. Vous le savez vous aussi, que sans elle, il me manque trop de chose. Une part de moi est partie avec elle. Je n'arrive pas - et je suis égoïste, une fois encore. Mais je lui ai promis, laissez-moi tenir cette promesse. Vous savez qu'elle a peur du noir, je ne peux pas la laisser seule face à l'immensité. Jamais. Séraphine, tu m'as enseigné tellement de chose. Jamais je ne pourrais te remercier pour toi. Tu m'as appris le courage de me tenir debout et ne pas avoir honte de ce que j'étais, de tenir tête à notre père quand il le fallait. Tu m'as appris ça, et je ne te remercierais jamais assez. Je vais te faire honte, et abandonner tout courage pour la suivre. Pardonnes-moi, je t'en supplie. Je sais que Léonie, tu ne l'abandonneras pas face à eux, que Cléophée non plus, que vous serez fortes. Je le sais, cette force qui me faisait tenir, je la tenais de vous, servez-vous en mes amours. Je vous embrasse, et embrassez Marianne pour moi, s'il vous plaît. Les femmes de ma vie méritent mieux qu'un bout de papier, j'en suis bien désolé.

Avec tout mon amour,
Basile.
Le souffle court, les doigts lâchent la plus qui tombe, marquant le bas du parchemin d’une tâche difforme. Mais, ce sont les larmes silencieuses du Montrose qui viennent faire couler l’écriture imparfaite qui couchait les mots sur le papier. C’était à adieu, pas à sa soeur, mais au monde.  Bénédicte ne serait plus qu’un souvenir, un sourire sur un visage, une chevelure dans le vent. Une voix dans sa tête, la mélodieuse voix de sa sœur disparue. Il ne restait rien. Nous ne sommes que peu de chose face à la mort. Il relève la tête pour regarder la photo animé au-dessus de son bureau, une fratrie qui comptait si peu de membre désormais. Il restait Séraphine, Coraline & le plus jeune de ses frères. Les rescapés d’une tragédie digne du théâtre classique grecque. Il ferme les yeux laissant couler ses larmes en silence. Il étouffe le sanglot qui le dévore de l’intérieur. Tout était sorti, mais la douleur ne passait pas. Il n'avait pas le choix, il ne voulait pas qu'elle ne soit qu'un souvenir, qu'une pensée. Non. Il le ferait, il tiendrait une funèbre promesse et jamais il ne la laisserait seule, pas même face à l'immensité.

Un coucher de soleil sur la Tour Eiffel, une belle journée d’été. ‘C’est une belle journée pour mourir.’ lâche-t-il quand il se retrouve face à lui même dans l’ascenseur qui doit le conduire en haut. Il venait tellement souvent ici, la retrouver. Elle, Bénédicte, la serveuse de la Tour, toujours radieuse et resplendissante. Il sent ce vide qui l'habite, qui l'oppresse. Elle est partie, et il n'a pas peur de la rejoindre. C'était une promesse, une habitude, veiller sur l'autre quoi qu'il advienne. Sa lettre il l'avait laissé dans sa chambre, se doutant bien que quelqu'un la trouverait. Il le fallait bien après tout, c'était une lettre d'adieu. Il ne tremble plus, il a pris sur lui. Le courage, c'était une forme de lâcheté présentement. Il avait erré dans les rues de Paris avant de trouver le courage de venir ici, se remémorant les instants passés avec elle. Il y en avait partout, son souvenir l'habitait et le hantait déjà. Il ne pourrait vivre avec ça. L’ascension est interminable, la chute, elle sera rapide, il le sait. Il connaît la sensation de chute, il l’apprécie, comme l’ivresse de la vie. Quand l’ascenseur se stop, il ouvre la grille, sans une once d’hésitation. Il n’y a rien d’autre qui compte. Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l'eau celle des moulins. Dira Marcel Pagnol quelques années plus tard. Il ne voit que la solitude, la solennité de l’instant. Le vent soufflait, aussi fort que le soleil tapait. Les cheveux de Basile fouetté aux quatre vents. Lui qui avait toujours l’habitude de descendre de son balais, la sensation était la même. La hauteur, le vent, et le vide. Ses pas sereins le guide vers le bord sur lequel il s’appuye. Bien loin de l’époque où la sécurité battait son plein, il se repose sur la rambarde de fer. Solide, et déterminé. Il ne pleure pas. Pourtant, il a ce petit pincement au coeur. Ce petit quelque chose qui lui manquerait mais qu’il se rassure, elle serait bientôt à ses côtés. Bénédicte, il ne la laisserait pas seule dans le noir. Jamais. Il n’y avait rien d’autre que des mots qui lui venaient à l’esprit. Ceux d’un homme de lettre qu’il aurait pu devenir lui aussi, ‘De mourir ça ne me fait rien. Mais de quitter la vie ça me fait de la peine.’ Lâche-t-il. C’était peut être ça son épitaphe. Il inspire, un grand coup. De toutes ses forces, les yeux clos, il s’élance pour  passer par dessus la barrière, pour rejoindre les enfers à son tour. Hadès l’attendait, mais c’était Bénédicte qu’il voulait voir.

La chute ne vient pas. Il y a une force qui le retient vers l'arrière. Magique sans doute. Il se retrouve projeté contre le fer de la passerelle, chutant lourdement sur celle-ci. Le contact est brutal, mais pas autant que celui qu'il avait espéré. Il ouvre les yeux, un peu sonné parce que sa tête avait touché le sol en premier. A plat ventre, il écarquille le yeux pour finalement voir une silhouette familière s'approcher de lui, déterminée. Une main tendue vers lui peut être ? Non, tandis qu'il essaye de se relever, la gifle le clou par terre. 'Par Merlin ! Qu'as-tu en tête espèce d'abruti ?' Séraphine. Bon sang, elle était ici. Elle était là, pour lui - il le savait. Il l'avait toujours su. Là, où on ne l'attend pas. Elle veille sur lui quoi qu'il arrive. Il se rélève du sol, tant bien que mal. 'Tu es un con Basile ! Un sale petit con!' Ca venait du coeur, c'était un cri du coeur. Ce coeur fragile qui pouvait tout leur reprendre un un instant. Séraphine, il ne l'avait jamais vu ainsi. Pourtant, malgré la façade forte, il savait qu'il y avait quelqu'un de plus fragile, quelqu'un de meurtri. Jamais Basile n'avait vu sa soeur faillir, jamais. Toujours le mot pour rire, toujours le mot pour sermonner, mais le tout avec une bienveillance incroyable. Pourtant, cette fois-ci, sa carapace se brise. Séraphine se brise sous ses yeux. 'T'as pas le droit de lui faire ça Basile, Bénédicte savait que tu valais mieux que ça, que tu... Que tu valais mieux que ce petit con que tu prétends être !' Elle est en larmes. Jamais il n'a vu des larmes couler sur ses joues. Le coeur de Basile se brise en petit peu plus à chacun de ses mots. Elle enfonce le clou, 'Je peux pas la laisser tu le sais, elle a peur du ...' Séraphine le gifle une seconde fois 'Et moi tu peux me laisser ? Tu crois que tu peux abandonner ton neveu ou ta nièce à naître ! Tu peux pas lui faire ça ! T'as pas le droit ! ' Elle va comme pour le gifler une troisième fois, mais à la place, elle le frappe sur le torse, comme si le frapper l'aiderait à lui faire rentrer dans le crâne qu'il n'avait pas le droit de partir. Mais Basile, il a le coeur qui fait un bond quand elle parle de neveu, ou de nièce. Elle s'effondre presque contre lui en le tapant. Sans une grande violence, plutôt à bout de force, de nerf. Les larmes coulant sur ses joues rougies. Basile lui, il a les larmes qui pointent au coin. Son coeur serré. Ses mains tremblantes viennent saisir celle de Séra qui n'arrête pas de frapper, répétant. 'Tu n'as pas le droit, il aura besoin de toi. J'ai besoin de toi.' Elle cesse de se débattre et s'effondre vraiment dans les bras de son frère, qui lui aussi s'est mis à pleurer, silencieusement. L'étreinte autours d'elle, pour la première fois de sa vie, il sent que c'est à lui  de la protéger. C'était peut être pour ça qu'elle le retenait parce qu'il avait un rôle à jouer, contrairement à ce qu'il croyait. 'Je suis désolé.' Murmure-t-il déposant un baiser dans ses cheveux. Il tente de l'apaiser, l'étreinte fraternelle, presque maternelle avec elle. Il lui devait tout, absolument tout. Le chagrin lui avait fait perdre l'esprit, il s'en rendait compte. Elle serait une maman merveilleuse, simplement. 'Tu vas être la meilleure mère du monde, tu l'es déjà de toute façon.' C'était vrai, Séraphine avait fait plus que sa propre mère dans toute son existence. Il s'écarte d'elle pour la regarder dans les yeux. 'Je suis désolé.'  Répète-t-il. Puis il l'embrasse sur le front, un geste protecteur qui lui était si familier avec Bénédicte, avec Léonie, mais jamais avec sa grande soeur. Jamais. Il avait parfois l’égoïsme de se croire seul, mais il ne l’avait jamais été. Elles étaient là, Séraphine, Cléophée  et Léonie. Ils étaient des survivants.
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✧ Re: ARNACOEUR (basile) ✧
par Marianne Hermé, le Sam 5 Oct - 1:33

Marianne Hermé

Message : 117
Arrivé en France : 01/09/2019
Nature du sang : sang-pur.

Statut Matrimonial : fiancée, plus ou moins contre son gré à l'un des fils du Tsar de Russie.

Âge : vingt-quatre ans.

Occupation : danseuse étoile au théâtre Bolchoï, elle est de passage à Paris.

La particularité Magique : voyante.

Camp : neutre.

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Marianne Hermé
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✧ Re: ARNACOEUR (basile) ✧
par Séraphine Grimm, le Sam 5 Oct - 1:46

Séraphine Grimm

Message : 63
Arrivé en France : 01/09/2019
Nature du sang : Pur - Union d’un De Morangiès et d’une Chastel

Statut Matrimonial : Mariée depuis le 31 juillet 1930 à Toulouse Grimm

Âge : 35 ans

Occupation : Photographe et rédactrice de la rubrique potins et petites annonces sous le prête nom de Martin Soucoupe pour le cri de la grenouille

La particularité Magique : Animagus Vison noir

Camp : Citoyenne
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