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« On dit souvent que l'amour est la magie la plus puissante. » Ses prunelles s'attachent à ceux de sa cousine. Elle aimerait comprendre pourquoi elle a cette sensation qui lui tord son ventre, quand elle se retrouve devant James. On ne lui a jamais montré à contrôler son coeur, longtemps on lui a fait croire qu'elle ne le connaîtrait jamais. Bien que ses parents se soient mariés par amour, les deux chefs de famille Deveraux avaient d'autres projets pour leurs enfants. Celui de continuer la lignée de sang pur, de leur offrir un avenir meilleur. L'amour était réservé à la famille, c'était tout ce qu'elle avait toujours connu. Elle n'avait eu quoi, qu'une amie ou deux quand elle était allée à Ilvermorny, mais jamais plus. Solitaire, elle n'était pas habituée d'être entourée que d'autres gens qui portaient son nom où dont la magie coulaient dans les veines. La famille des Deveraux était crainte en Nouvelle-Orléans et Gisèle avait toujours apprécié le regard que les non-majs lui lançaient quand elle se promenait en ville. Bien qu'elle ne sortait pas souvent, elle était bien trop absorbée par les écrits sur la magie noire pour penser à autre chose. Sa jeunesse était plutôt barbante aux yeux d'autres sorciers, mais pas pour elle. Une sorcière occupée à regarder son frère, qu'il lui montre l'exemple. Par les câlins de sa mère, récitant des poèmes. Elle apprécia chaque instant passés à l'école de sorcier puisqu'il lui permit d'en apprendre encore plus que ce que sa famille lui montra.

Cela fait désormais presque deux ans que sa cousine Pimprenelle a débarqué en Nouvelles-Orléans. La mort de sa tante en était la raison, mais Gisèle n'est pas idiote. Elle sait reconnaître la détresse quand elle le voit. Elle est là pour elle, Pimprenelle devenant ce qui se rapproche le plus d'une soeur. La rouquine l'observe, presque un sourire qui se crée sur le coin de sa bouche. « Ne soit pas naïve Gisèle, nous savons toutes les deux que la magie la plus puissante réside en la connaissance, au pouvoir lui-même. » Idiote, elle ne l'était pas. Ces paroles ne font que poser un baume sur son corps. En réalité, s'il y a quelque chose plus fort que l'amour, c'est sans doute le sang-froid de la sorcière. « On excluait la personne qui parle, s'entend. » Essayer de changer de sujet, pour ne plus penser à lui. Pas continuellement en tout cas, comme elle avait l'habitude depuis quelques semaines déjà.


« Les enfants, nous n'avons d'autre choix que de retourner en France pour vivre avec votre oncle Aurèle. » La métisse tient un peu plus fort la main de sa cousine, pour l'heure, c'est tout ce qu'elle a en tête. Gisèle sait que ses parents ont des problèmes financiers depuis un certain temps, elle n'avait pas pensé que ça irait jusque là. Ils auraient peut-être dû user davantage de leurs pouvoirs, de leur nom aussi pour tirer plus d'argent aux sorciers de la Nouvelle-Orléans, voire même des Mpldus. Il semblerait que la décision soit faite, en tant qu'enfant résiliente, elle hoche la tête, hausse les épaules. Lorsque la crise de son frère est terminée, lui qui accepte plus difficilement la nouvelle, Gisèle monte dans sa chambre pour paqueter ses affaires.


« Nous partons en France, je ne reviendrai sans doute pas avant un long moment. » James l'observe, il rit presque, comme s'il ne comprenait pas vraiment l'étendu des mots de sa copine. « Tu sais très bien, les relations à distance n'ont jamais été pour moi. » Là, il commence à comprendre. Ses sourcils se froncent, l'incompréhension défigure ses traits parfaits. Il se rapproche d'elle, tient ses mains en liant leur doigts. « Non, je t'en prie Gisèle, ne fait pas ça. Nous pouvons continuer notre histoire, je suis certain que nous trouverons un moyen. pour... » « Arrête. » Sa bouche se serre, ses dents lui font presque mal. Elle doit être dure, ferme. Son coeur, elle l'a laissé dans ses bagages. « Ça n'était jamais destiné à plus qu'une simple idylle. » « De quoi tu parles? Je t'aime. Tu m'aimes, on se l'est dit une centaine de fois. » Elle se détache de lui, passe une de ses mains dans ses cheveux pour la ramener derrière son oreille. Quand elle croise son regard, ce n'est que pur froideur. « Je suis de sang-pur. Tu n'es qu'un mélange. Je ne voulais pas en venir là, mais je ne peux plus te le cacher. Tout ça a assez duré. » Là, c'est lui qui se referme comme une huître. Elle sait qu'elle a touché la corde sensible, elle utilise sa baguette pour transplaner directement dans sa chambre, avant que  sa faiblesse apparaisse. Ce soir-là, elle s'endormit dans les larmes. La tristesse d'un peine d'amour, pire encore que l'amour en lui même. Et aussi dans cet affreux mensonge que la différence de sang, qui ne l'avait jamais importé.


Ça fait un mois qu'elle est arrivée en France. Elle y est déjà allée quelques fois dans son enfance, pour visiter la famille. Cet endroit est différent de son Amérique adoré, elle l'aime beaucoup moins. Obligée de travailler pour la famille, elle continue quand même de s'éduquer sur la magie noire de tous les moyens possible. En tant qu'hôtesse, elle rencontre bien des sorciers de la communauté française sorcière et elle se fait un malin plaisir de se souvenir de leur nom. La mémoire est cet outil qu'elle travaille le plus. Depuis deux semaines, elle est fiancée à Felix Grimm. Ses parents n'ont pas attendu bien longtemps, sans doute qu'Aurèle avait déjà prévu le coup depuis des mois. Et Gisèle est là, elle doit continuer de faire l'enfant qui écoute, qui accepte sans rechigner.